mardi 19 mai 2009

De la bande dessinée ? pas seulement !

Aujourd'hui une petite mise en lumière sur deux ou trois bandes dessinées pas tout à fait de chez nous... ou clairement d'une autre planète !!!
Je m'en excuse d'avance, aucune d'entre elles ne se trouvent (pour l'instant !) dans les bacs de la médiathèque ; elles m'ont toutes été chaudement recommandées par un lecteur éclairé, exigeant - et il faut bien le dire, un rien déjanté...

La première (lue au petit matin) :
attends, de Jason, publiée chez Atrabile.

Pas facile de sortir de cet album. Prendre quelques minutes, laisser descendre la boule d'émotion, de la gorge au ventre.
Jon et Bjorn, deux enfants, vivent une enfance paisible ; les deux amis, au fil des jours, s'inventent des jeux, un avenir ; rêvent sur les filles, Ingrid ou les posters de femmes dénudées ; font des serments inviolables ; s'ennuient.
Une ellipse narrative nous plonge ensuite dans la vie d'adulte de Jon, pas exactement comme il l'avait espérée, rêvée.
Tout en noir et blanc, en naïveté du trait, et quasiment muette, cette bande dessinée touche en plein cœur. On se reconnait dans ces enfants, on se fait peur dans ces adultes. Une vie en soixante pages.


La seconde (lue au petit déjeuner - le soleil de Brest dans le dos) :
Moins d'un quart de seconde pour vivre, de J.C. Menu et Lewis Trondheim, publiée par l'Association.

C'était la journée "lecture"... un petit café ? bah ouais ! et une bonne bd, pour faire passer la mélancolie.
Et là ! bonne idée : un concept signé Menu et Trondheim : un titre de l'OuBaPo, Ouvroir de Bande dessinée Potentielle. Pire même, un titre OuBaPo "par anticipation", puisque éditée avant la création du groupe.
En résumé : Menu dessine 8 cases, Trondheim écrit 100 strips (histoire de 4 cases) à partir de ces 8 cases uniquement.
Les "personnages" de ce récit : un homme assis sur un rocher, le rocher, un homme face à un crapaud, le crapaud, une cabane au bord de l'eau, un homme assis sous un croissant de lune.
L'hisoire (???) : l'homme cherche Dieu, le rocher a peur de mourir, l'homme croit trouver Dieu en la personne du crapaud, le crapaud s'interroge.
Le résultat : un récit philosophique, rien de moins !
Et à se tordre de rire encore...


Et enfin la troisième (lue en apnée, la bouche ouverte - et ça c'est pas simple !) :
Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, de M.A.M (non, pas celle à laquelle vous pensez !), Marc-Antoine Mathieu, publiée chez Delcourt (des fois ils font des trucs bien chez Delcourt...)

Autre jour... autre univers...
Une bande dessinée en 5 volumes, tout en noir et blanc, qui raconte l'histoire de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves. Que dire de plus ? comment le dire ?
Aucune idée !
Mais ce qui est certain c'est que j'ai rarement été aussi happée par un texte. Une trouvaille narrative, temporelle à chaque album ; une mise en abîme constante ; des références surréalistes ; et tant d'autres détails qui signifient l'absurdité de notre réalité. Une série géniale !
(Vivian, vraiment si tu ne dois suivre qu'un seul conseil aujourd'hui, choisis celui-là, cette bd, elle est faite pour toi !)




Après ça, normalement, si mon cher collègue se souvient de mes quelques suggestions de films (Taxidermie, Vivian, Taxidermie...), de livres, ou autres, il va se précipiter (rien de moins) chez le libraire... et vous, tout aussi chers lexoviens, aurez bientôt la chance de lire ces quelques titres, étranges, déroutants, mais "nourrissants".
Un dernier conseil : la B.O. pour lire tout ça : The Nationals et The Detroit Cobras... allez simple pour le bien-être... (et si en plus y'a du picon dans votre café !)
Et je rends aux brestois ce qui appartient aux brestois, et à Dieu... (comprenez comme vous voudrez) : merci Renaud...

4 commentaires:

monkey a dit…

c'est qui papa ?

Stéphanie a dit…

c'est nous !

Vivian a dit…

C'est dans le panier ;-)

Stéphanie a dit…

Bonjour Vivian !
J'en étais certaine... Quelqu'un qui a un goût aussi assuré que toi... (fais ton bibliothécaire : pour des raisons de "conscience professionnelle", lis ces bd avant de les mettre en rayon !)
la bise iodée à toute l'équipe. Lisieux me manque...
Stef, la bibliothécaire brestoise.