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samedi 27 juin 2015

Recettes pour un dimanche - 6 [nouvelle série]



SOLE MAISON

LA complication apparente de cette recette peut être complètement supprimée, car elle n'a d'autre but que de flatter l’œil, ce qui, dans notre cuisine, n'est jamais obtenu au détriment de la valeur des préparations, mais peut, par la quantité de travail à fournir, décourager des non-professionnels.

Je diviserai donc cette recette en deux parties : 1° Préparation de base (se suffisant à elle-même) ; 2° Description des garnitures (pouvant être supprimées).

Beurrez un plat long, mettez-y des pelures de champignons, brindille de thym et de laurier, une branche de persil, sel, poivre moulu grossièrement.

Mettez-y votre sole. Mouillez d'un peu de cuisson de champignons ou de fumet de poisson, de façon à ce que la sole ne baigne pas complètement. Couvrez-la d'un papier beurré, puis d'un plat renversé. Faites partir à ébullition et retirez-la aussitôt sur le coin du feu, de façon à ce qu'elle continue à cuire sans bouillir.

Égouttez toute la cuisson dans une sauteuse et faites réduire en plein feu d'une façon complète. Retirez alors votre casserole sur le côté et incorporez à votre réduction des petits morceaux de beurre en remuant avec un fouet jusqu'à ce que vous ayez suffisamment de sauce. Passez à la mousseline.

Dressez votre sole sur un plat, passez au four pour réchauffer puis saucer.

2° Garnitures : Cordon de sauce Nantua autour du plat. Petites caissettes en pommes Duchesse emplies de pointes d'asperges vertes sur lesquelles on mettra une lame de truffe glacée. Champignons emplis de queues de crevettes liées sauce Nantua. Belles écrevisses troussées. Cette garniture dressée suivant le goût personnel.

[Recette communiquée par M. DORIN, directeur de l'Hôtel de la Couronne, à Rouen, et son chef, M. FAUCOMPRÉ]



POULET MAISON

DÉCOUPEZ un poulet bien tendre. Mettez un bon morceau de beurre dans un plat à sauter. Mettez en plein feu et lorsque le beurre est clarifié, sans attendre qu'il se colore, mettez-y votre poulet bien assaisonné. Lorsque les morceaux commencent à se colorer, retournez-les, puis couvrez et mettez au four.

Aux trois quarts de la cuisson, ajoutez une grosse julienne de champignons crus.

La cuisson terminée, jetez-y une julienne de truffes macérées dans du madère. Laissez réduire et flambez avec un verre de bonne fine. Ajoutez un décilitre de crème double et laissez mijoter un instant.

Dressez votre poulet en couronne sur un plat rond. Beurrez votre sauce, puis versez sur le poulet.

Au centre de la couronne, mettez une belle tranche de jambon fumé roulée en cornet. Dans ce cornet, un beau bouquet de pointes d'asperges bien vertes.

[Recette communiquée par M. DORIN, directeur de l'Hôtel de la Couronne, à Rouen, et son chef, M. FAUCOMPRÉ]



BOURDELOTS

POUR douze bourdelots, prenez une livre de farine, une demi-livre de beurre, un œuf, un quart de verre d'eau, deux pincées de sel fin. Faites un trou au milieu de la farine, mettez-y l’œuf, le beurre, le sel et l'eau. Mélangez, pétrissez et étendez cette pâte avec le rouleau à pâtisserie. Coupez douze morceaux minces comme un décime et enveloppez dedans une poire ou une pomme, pelée ou non. Colorez avec un peu de jaune d'œuf étendu d'eau et placez sur une tôle que vous enfournez pendant une demi-heure environ à four moyen. Comme les poires sont souvent dures à cuire, les faire cuire à moitié préalablement dans un peu d'eau sucrée.


Recettes extraites de : La France gastronomique, guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises : La Normandie / Curnonsky et Marcel Rouff ; illustrations de F. Auer.- Paris (148, rue de Vaugirard) : F. Rouff éditeur, 1921.- 121 p. : ill., couv. ill. ; 16 cm. - [Bm Lx : Norm 819].

samedi 6 juin 2015

Et un poulet de Crèvecoeur, un !



Pour esquiver demain le rôti de bœuf-haricots verts / gigot-flageolets sauce menthe :


 
Coll. des menus numérisés de la Médiathèque intercommunale de Lisieux, n°43.

samedi 25 avril 2015

Recettes pour un dimanche - 5 [nouvelle série]


Extraites de : Le nouveau livre de cuisine : recettes pratiques, recueillies et classées par Emmeline Raymond [1828-1902]. - Paris : Librairie Firmin-didot, 1886.- IX-503 p. in-18.


Pièce de bœuf à l'écarlate.

Prenez une culotte de bœuf ou partie de cette grosse pièce ; laissez-la mortifier trois jours ou plus, suivant la saison. Cela fait, désossez-la et lardez-la de gros lard ; vous l'assaisonnerez de persil et de ciboules hachés, de poivre et épices fines, et la frotterez avec du sel fin très sec, passé au tamis, et dans lequel vous aurez mis un peu de salpêtre purifié. Mettez la pièce dans une terrine de grès dite d'office, avec une bonne poignée de genièvre, thym, basilic, quelques ciboules, une ou deux gousses d'ail, trois ou quatre clous de girofle et quelques tranches d'oignon ; couvrez-la d'un vase, en mettant un linge entre-deux, afin que l'air ne puisse y pénétrer ; laissez-la ainsi pendant huit jours, au bout desquels vous la retournerez et recouvrirez avec le même soin, et laissez-la encore trois ou quatre jours ; alors retirez-la et faites-la égoutter. Mettez dans une marmite de l'eau assaisonnée de carottes, oignons et d'un gros bouquet ; faites-la partir ; et, lorsque votre eau sera au grand bouillon, mettez-y la pièce de bœuf, après l'avoir enveloppée d'un linge blanc que vous ficellerez. Faites-la cuire ainsi pendant quatre heures sans interruption ; mettez-la sur un grand plat de relevé avec un bon jus de bœuf réduit et du raifort râpé pour garniture.

Filet de bœuf Rossini.

Prenez le cœur (milieu) du filet de bœuf, découpez-le en escalopes minces et carrées, ayant à peu près la dimension de la moitié d'une carte à jouer ; poivrez, salez, mettez sur le gril ou bien à la poêle, faites cuire comme s'il s'agissait de préparer des biftecks. D'autre part, préparez un petit roux mouillé avec du jus de viande et du vin de Madère ; mettez-y des épluchures de truffes ; quand la sauce est cuite, passez-la ; remettez-la sur le feu, avec 500 grammes de champignons sautés au beurre, poivre, sel, un peu de jus de citron, 500 grammes de truffes crues (sans les avoir fait revenir), et faites cuire pendant une demi-heure. Prenez une terrine contenant un foie gras entier ; coupez le foie par tranches pareilles aux tranches de bœuf, et faites-les chauffer au bain-marie pendant un quart d'heure, vingt minutes au plus. Dressez les tranches en couronne sur un plat, en mettant alternativement une tranche de bœuf, une tranche de foie gras ; mettez la sauce au milieu, avec les champignons et les truffes disposés en dôme.

Bœuf à la mode.

Préparez des morceaux de lard découpés en lardons ; mettez-les pendant deux heures dans un bol avec sel et poivre, persil haché, et, si vous voulez, un peu d'échalotes hachées. Vous avez préparé un morceau de culotte de bœuf; piquez-la avec les lardons, mettez-la dans une terrine, en couvrant la viande avec du vin blanc ; laissez tremper pendant trois heures environ en retournant le morceau deux ou trois fois. Mettez au fond d'une casserole à braiser une couenne de lard ; posez le bœuf sur la couenne ; ajoutez des oignons, des carottes coupées par tranches, persil, sel, poivre, ail, et quelques verres de bouillon ; faites bouillir sur un feu vif ; après trois quarts d'heure, modérez le feu ; retournez le bœuf ; couvrez la casserole avec un papier beurré, puis avec le four de campagne garni d'un feu modéré, laissez cuire à petit feu pendant six à sept heures consécutives ; une demi-heure avant de servir, mettez dans la casserole un demi-verre de la marinade dans laquelle on a mis le bœuf ; servez très chaud, avec les légumes disposés en cordon ; faites un peu réduire le jus, dégraissez-le, versez-le sur le plat contenant le bœuf.

 

[Réf. des illustrations : http://www.mediatheque-lisieux.fr/fond-local-et-patrimonial/nos-curiosites/1061-les-belles-flamandes ; http://www.mediatheque-lisieux.fr/fond-local-et-patrimonial/nos-curiosites/747-image-du-jour-5 ]

samedi 11 avril 2015

Recettes pour un dimanche - 4 [nouvelle série]



UN COQ AU VIN

C'EST une vieille, très vieille formule française, sans doute un plat bourguignon.

On l'intitule : « Le Coq au vin à la façon de Maistre Bertrand ».

Qui était ce Maistre Bertrand ? Nous ne le saurons jamais. Aussi, pour perpétuer son souvenir, tout en dégustant le coq au vin, levons notre verre et buvons une topette de Chambertin à sa mémoire.

J'ai prononcé le mot de Chambertin et le répète. Car pour faire un coq au vin, il faut un coq et du vin, mais ce vin doit être le meilleur de votre cave. Ce doit être un vieux bourgogne, ou du moins deux vieux bourgognes. Une bouteille pour le coq et la seconde pour vous, pour verser dans votre verre.

Ayez donc les ingrédients suivants :

Un jeune coq dodu, de belle race - Beurre 100 grs - Lard fumé 80 grs - Champignons 150 grs
Oignons 250 grs - Farine 15 grs - Armagnac 1 bon petit verre - Thym, basilic, etc...

Découpez le coq en tronçons. Épluchez et coupez les oignons. Prenez une cocotte de terre ou une sauteuse de cuivre étamée. Posez, dans le fond, 60 grs de beurre. Laissez-le fondre, puis fumer légèrement. Disposez alors, les uns à côté des autres, les morceaux de poulet et le lard coupé en gros dés.

Baissez un peu le feu. Laissez la viande se colorer franchement. Retournez les morceaux et laissez-les prendre couleur sur l'autre face. Le lard fond pendant ce temps.

Ajoutez alors les oignons. Poussez le feu. Laissez évaporer l'eau de végétation. Les oignons commencent à se colorer légèrement.

Salez très discrètement et poivrez un peu.

Versez alors dans la cocotte le contenu d'une des deux bouteilles. Faites un grand feu. Établissez une ébullition tumultueuse. Ajoutez les champignons coupés en lamelles, le thym, le basilic et toutes les herbes parfumées que vous possédez et affectionnez. Cependant, évitez le laurier, qui se marie mal avec la chair délicate du poulet.

Le liquide bout. Goûtez. C'est assez mauvais. Ce vin chauffé et non cuit a une saveur désagréable. Ne soyez pas déçu... le poulet est loin d'être cuit. Il a besoin de quarante minutes de cuisson.

Pendant que vous passez par tous ces états d'âme, le vin réduit. Il s'est, du reste, tellement évaporé que vous craignez de voir votre sauce trop peu abondante.

Aussi vous conseillerai-je de couvrir le récipient. Baissez le feu. Après une demi-heure, explorez les chairs avec une fourchette. Elles sont presque à point. Chauffez encore cinq minutes ; puis ajoutez l'armagnac. Mélangez. Goûtez ; c'est mauvais. Chauffez cinq minutes. Goûtez ; c'est exquis. Éloignez du feu.

Dans un bol, maniez à la fourchette le reste du beurre avec la farine. Ajoutez, morceau par morceau, ce beurre « manié », en le laissant fondre et lier la sauce ; mélangez sans cesse, bien entendu.

Tout le beurre étant employé, reportez le récipient sur le feu. Laissez bouillir une seconde seulement. Enlevez du feu et portez à table la cocotte ou la sauteuse.

Dégustez le coq, sa sauce, et la bouteille, sœur de celle qui a servi à faire cuire le volatile.


UN GOULACHE DE
QUEUE DE BŒUF

LE goulache est un plat hongrois ; c'est même un plat national.

Mais il y a goulaches et goulaches. Car tout est goulache en Hongrie, pourvu que ce soit une viande en sauce contenant beaucoup d'oignons et beaucoup de poivre rouge appelé paprika.

La paprika ne doit pas être confondue avec le poivre de Cayenne.

Ce dernier est un feu incendiaire. Au contraire la paprika présente toute une gamme de parfums plus ou moins brûlants au palais. Il y a des paprikas douces, des paprikas moyennes et des paprikas fortes.
Elles ne sont jamais aussi fortes, cependant, que le poivre de Cayenne. Malheureusement, les Hongrois n'exportent pas en France toutes leurs paprikas Ils n'expédient que les paprikas moyennes.

Aussi, je vous conseille d'avoir chez vous : 1° de la paprika hongroise ; 2° du piment doux d'Espagne en poudre, vendu sous le nom de pimenton dans les magasins de denrées espagnoles ou italiennes.

Le poivre de Cayenne s'emploie sur la pointe d'un couteau pointu. La paprika s'emploie à la cuillère à café. Le pimenton peut, à la rigueur, s'employer à la cuillère à soupe.

Voici pour la paprika.

Passons aux oignons. Vous allez être terrifiée en lisant ma formule de goulache. Ne vous laissez pas influencer par nos habitudes françaises et n'en diminuez pas la posologie.

Et maintenant, les viandes. Goulache a le sens en hongrois de quelque chose qui pourrait se traduire par ragoût. Il existe donc des goulaches de bœuf, de veau, de porc, de poulet ou de toute autre chair.

Mais le goulache le plus répandu en Hongrie est le goulache de bœuf. Dans celui-ci entre de la viande de bœuf, mais aussi du cœur de l'animal.

Nous allons faire un goulache fort savoureux, celui dans lequel l'élément prépondérant est la queue de bœuf.

Prenez donc :

Queue de boeuf   1 kg - Cœur de bœuf  500 grs - Entrecôte  500 grs - Oignons  750 grs - Lard gras  150 grs - Couennes de lard grasses  250 grs - Piment doux 2 cuillères à soupe – Paprika 2 cuillères à café.

Choisissez la queue de bœuf dans la partie la plus épaisse Coupez-la en tronçons.

Coupez le cœur et l'entrecôte en petits morceaux cubiques de trois centimètres d'arête environ.

Épluchez et coupez les oignons très menu.

Prenez une cocotte de fonte. Dans le fond, posez un morceau de beurre pesant 50 grs environ. Ajoutez le lard coupé en très petits morceaux. Mélangez les morceaux de queue de bœuf, de cœur, de viande et de couennes. Déposez sur le lard une couche de viande. Salez très légèrement, saupoudrez copieusement de paprika et de pimenton ; couvrez avec une couche d'oignons. Alternez ensuite des couches de viande et d'oignons en salant et épiçant. Couvrez la marmite avec son couvercle. Posez sur un feu moyen. Laissez ainsi sur le feu pendant 20 minutes. Soulevez le couvercle. Un jet de vapeur parfumée vous monte aux narines. Vous voyez la viande devenir grisâtre. Mélangez alors le tout à l'aide d'une cuillère de bois. Couvrez de nouveau. Après vingt minutes, la viande baigne dans l'eau de végétation des oignons.

Laissez cuire à tout petit feu en récipient couvert pendant quatre heures encore, en ajoutant de temps en temps un petit peu d'eau chaude.

Finalement l'oignon a complètement disparu. Il est fondu. Sa saveur s'est combinée à celles du jus de viande et de la paprika. La sauce, sans être trop abondante, doit cependant l'être assez pour pouvoir imbiber les pommes de terre à l'anglaise que vous servirez en même temps que le goulache.

Parfois, en Hongrie, on sert le goulache préparé avec des viandes coupées en tout petits morceaux. Alors, on fait une sauce assez abondante pour être mangée à la cuillère comme un potage.

Servez, je vous l'ai déjà dit, le goulache, avec des pommes de terre cuites à la vapeur ou à l'anglaise.

Buvez en même temps des vins rouges un peu durs, un peu nouveaux. La saveur très relevée du goulache vous empêcherait de savourer de vieux vins. Mieux vaut les garder pour un grand plat bien français.



2 recettes extraites du livre d’Édouard de Pomiane
Vingt plats qui donnent la goutte
[Paris, 1935]

samedi 31 janvier 2015

Recettes pour un dimanche - 3 [nouvelle série]

Cette semaine des recettes contemporaines de Vatel (1631-1671), nous dit-on dans la Revue illustrée du Calvados d'octobre 1913, à la rubrique cuisine ancienne.

Charbonnée de bœuf en papillote. — Prenez une charbonnée ou côte de bœuf, coupez proprement, mettez-la cuire à petit feu avec du bouillon ou une chopine d'eau, un peu de sel et de poivre. Quand elle sera cuite, faites réduire la sauce, qu'elle s'attache toute après la côte. Ensuite, vous la mettrez mariner avec de l'huile ou du beurre, persil, ciboule, échalotes, champignons, le tout haché très fin, un peu de basilic en poudre. Mettez la côte dans une feuille de papier blanc avec toute sa marinade, pliez le papier comme une papillote, graissez-la en dehors et mettez-la sur le gril, avec une feuille de papier dessous, aussi graissée. Faites griller à petit feu des deux côtés. Servez avec le papier.

Côtelettes de veau à la marmotte. — On coupe les côtelettes fort épaisses, bien appropriées, lardées d'anchois et de lard. On les arrange dans une casserole avec quatre ou cinq gros oignons entiers, un bouquet de persil, ciboules, une demi-feuille de laurier, basilic, deux clous de girofles, douze grains de coriandre. On les fait bouillir à très petit feu dans leur jus avec deux cuillerées à bouche d'eau-de-vie. La cuisson faite on les sert avec les oignons et le fond de la sauce.

Poularde en quadrille. — On coupe une poularde en quatre. Après l'avoir flambée et épluchée on la met cuire entre des bardes de lard, avec une truffe, une tranche de jambon, un bouquet de persil, ciboule, deux échalotes, une demi feuille de laurier, quelques feuilles de basilic, un clou de girofle, un verre de vin blanc, peu de sel, gros poivre. La cuisson faite, on hache à part la truffe, le jambon, un jaune d'œuf dur et une bonne pincée de câpres. On prend le fond de la sauce pour la dégraisser ; passez au tamis et mettez-y gros comme une noix de beurre manié de farine pour la faire lier sur le feu et la dresser dans le plat. On y met ensuite les quatre morceaux de poularde en couvrant le premier de jambon haché, le second de jaune d'œufs, le troisième de truffe, le quatrième avec les câpres.

samedi 24 janvier 2015

Recettes pour un dimanche - 2 [nouvelle série]

RILLETTES DE LAPIN

Mettez dans une casserole un poids égal de chair de lapin désossée cru et de la poitrine de porc frais, le tout coupé en dés de même grosseur. Couvrez d'eau. Ajoutez deux carottes et un oignon de grosseur moyenne, une petite gousse d'ail et un bouquet garni. Assaisonnez de sel, poivre et épices. Cuisez doucement pendant huit heures (quatre heures la casserole couverte, et quatre heures à découvert). Égouttez la viande et hachez-la. Remettez-la sur le feu, en la mouillant avec le jus de cuisson restant. Remuez le tout sur le feu, jusqu'à ce que le mélange soit parfait. Rectifiez l’assaisonnement, si c'est nécessaire. Mettez en petites terrines. [Dr HEYNEN, Bruxelles].

POULET EN VESSIE
 
Prenez une belle poularde, ou, de préférence un beau chapon bien tendre, videz-le soigneusement et flambez-le. Enduisez légèrement de beurre frais l'intérieur et l'extérieur de la bête ; garnissez l'intérieur de grosses truffes coupées en quartiers ; troussez et bridez. Introduisez le chapon ainsi garni dans une vessie de porc dont vous amarrez solidement l'extrémité avec du gros fil. Plongez la vessie ainsi préparée dans un pot-au-feu fait avec une vieille poule ou un vieux coq, 1 kg. 500 de jarret de veau, un bouquet garni, pas de céleri ni de cerfeuil. Surveillez votre pot-au-feu pour qu'il cuise doucement, à petits bouillons. Si la vessie a été choisie convenablement elle ne crèvera point. Le chapon demandera, suivant sa grosseur, de deux à trois heures de cuisson.

Le chapon étant à point, fendez la vessie, retirez le chapon de son vêtement. Ouvrez le ventre de la bête et retirez les truffes qui, en donnant leur parfum auront accompli leur devoir et servez, enveloppé dans une serviette. [Dr Pierre BOURGIN, Soctrang (Cochinchine)].

GELÉE D'AGAR-AGAR A LA VANILLE
(recette diététique)


Faire bouillir un quart d'heure dans un litre de lait sucré, une cuillerée à soupe de paillettes d'agar-agar et un bâton et demi de vanille. Passer le tout au tamis fin. Le lait est pris en gelée au bout de trois heures environ. [Dr HAUTECHAUD, Fervacques (Calvados)].


[Réf. : Le Trésor de la cuisine du bassin méditerranéen par 70 médecins de France / Révision et préface par Prosper Montagné. ; ill. de V. Le Campion.- Paris : Éditions de La Tournelle [ca1937].- 127 p. : ill., couv. ill. ; 23 cm] .

samedi 10 janvier 2015

Recettes pour un dimanche - 1 [nouvelle série]

GRILLADE DES MARINIERS DU RHÔNE



Prendre 1 kilogramme de bœuf, en deux tranches, épaisseur de trois doigts. Faire mariner vingt-quatre heures (avec poivre et sel, huile, vinaigre, bouquet garni, cognac). Garnir le fond d'une poêle de tranches d'oignon et de petits morceaux de lard, y mettre la viande, sans la marinade. Faire légèrement dorer, puis ajouter la marinade. Faire réduire. Mouiller avec une bouteille de Côte-Rôtie, d'Hermitage ou de Bourgogne, ou de bon vin rouge vieux. Ajouter doucement, pour ne pas refroidir. Mettre un bouquet garni, deux clous de girofle, laisser mijoter trois heures, couvert, en bouillant tout doucement. Amener la sauce au point voulu en la faisant réduire. Mettre sur la viande un gros morceaux de beurre frais et du persil haché, au moment de servir. [Dr FRÉCON, Vienne (Isère)].

DAUBE DE MOUTON A L'AVIGNONNAISE


Qui dit « daube », dit une viande de boucherie ou une volaille, doucement, lentement cuite à l'étouffée dans un ustensile spécial que l'on appelle « daubière », cuisson très courte et très aromatisée. La Daube avignonnaise se fait en principe avec du mouton, mais, comme toutes les daubes qui se préparent dans les différentes régions de la France, peut aussi être faite avec de la viande de bœuf. Voici comment se prépare cette daube :

Désossez un gigot de mouton et détaillez-en la viande en morceaux carrés de 90 à 100 grammes chacun. Traversez chaque morceau de mouton, dans le sens du fil de la viande, avec un lardon de lard gras assaisonné d'épices, arrosé de cognac et saupoudré de persil haché. Faites mariner ce mouton pendant deux heures avec vin rouge, huile, carottes et oignons émincés, gousses d'ail écrasées, thym, laurier, persil. Mettez les morceaux de mouton dans une daubière en terre garnie de minces bardes de lard, en les alternant par couches avec de l'oignon haché, du lard maigre en dés et des couennes fraîches blanchies et détaillées en petits morceaux. Assaisonnez chaque couche de viande avec du sel épicé. Mettez au milieu de la viande un fort bouquet garni additionné d'un fort morceau d'écorce d'orange séchée. Mouillez avec le vin de la marinade. Complétez le mouillement avec un bouillon que vous aurez préparé avec les os du gigot (cassés en menus morceaux) et les légumes de la marinade.

Mettez sur la viande quelques bardes minces de lard gras. Couvrez la daubière avec son couvercle et butez ce dernier avec une bande de pâte molle que vous aurez préparée avec de la farine et de l'eau. Cuisez la daube au four, à chaleur douce, pendant cinq heures. Servez tel quel, dans la daubière. [Dr GENTIL, Paris]

PETIT COCHON SAUVAGE FARCI (CORSE)


Le cochon (12 kilogrammes environ) largement égorgé, ébouillanté, gratté, flambé, vidé, doit être vigoureusement frotté de sel et de poivre intérieurement et extérieurement, d'herbes odorantes, de gros sel et de poivre. Le farcir : 4 kilogrammes de farce, composée des rognons, rate, foie, cœur, poumons, langue, cervelle, chairs de la tête (supprimée), du cou et des pieds, mie de pain trempée dans du lait de chèvre, œufs, noix, raisins secs, riz cuit à l'eau, le tout assaisonné de haut goût, sel, poivre en grains, safran, canelle, cumin, coriandre, ail, oignons, persil, sauge, menthe, serpolet et arrosé de vin blanc sec.

Coudre, ficeler, inciser au couteau le dos et les flancs en formant des motifs simples qui apparaîtront plus tard sur la peau croustillante qu'il est bon d'arroser d'huile d'olive. Quatre heures de cuisson. [Dr André TACHERON, Pau].



[Réf. : Le Trésor de la cuisine du bassin méditerranéen par 70 médecins de France / Révision et préface par Prosper Montagné. ; ill. de V. Le Campion.- Paris : Éditions de La Tournelle [ca1937].- 127 p. : ill., couv. ill. ; 23 cm]

lundi 15 décembre 2014

Du potage au dessert [Reprise]


DU POTAGE AU DESSERT : Un petit voyage parmi 40 recettes choisies entre tant d’autres pour préparer un bon riz d’Indochine. (1930 ?) [RIZ INDOCHINE - Bureau de Propagande - 62, rue de Richelieu, Paris]


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AVANT TOUT
SAVOIR
ME FAIRE  BIEN CUIRE !

Je dois être d’abord bien lavé dans une passoire jusqu’à ce que l’eau ne soit plus trouble. Puis je dois être mis à feu vif dans un volume d’eau salée me recouvrant à peine. Quelques tours de bouillon, en me remuant un peu, puis rejeter l’eau en excédent. Alors, vous me remettrez sur feu doux, dans un récipient bien clos et vous me laisserez cuire 20 minutes environ, sans me remuer. Sous l’action de la vapeur, mon grain gonflera et se détachera. Ainsi préparé, je me présente sous un aspect très agréable et l’on peut me servir avec n’importe quelle sauce, à n’importe quel moment du repas, comme vous pourrez le constater dans les recettes qui suivent.

«  On me trouve chez tous les bons épiciers ! »

MES
BONS
POTAGES


POTAGE CRÉCY AU RIZ

Prenez des carottes et un navet, épluchez, lavez et coupez-les en petits morceaux, mettez-les dans une casserole avec du beurre et faites revenir, ajoutez de l'eau chaude salée et laissez cuire jusqu'à écrasement facile. Passez ensuite au tamis, remettez la purée dans la casserole, ajoutez un bon morceau de beurre, remuez pour le faire fondre et, au premier bouillon, mettez environ 2 cuillerées de riz bien lavé et laissez cuire.

POTAGE PIÉMONTAIS

Émincez un petit chou, 2 poireaux et 500 gr. de pommes de terre. Passez tout cela au beurre et mouillez avec 3 litres d'eau ou de bouillon ; laisser cuire 40 minutes. Ajoutez à ce potage 20 minutes avant de servir 100 gr. de riz, retirez du feu et servez. Pour rendre ce potage plus délicat, ajoutez 60 gr. de fromage râpé au moment de servir.

POTAGE AU RIZ A L'OSEILLE

Mettez dans une casserole de l'eau et du sel, des pommes de terre épluchées et coupées en dés, une poignée d'oseille lavée et nettoyée, laissez cuire jusqu'à écrasement facile, passez à la passoire, remettez la purée sur le feu en y ajoutant du beurre, 2 cuillerées de riz lavé et laissez cuire.

POTAGE AU POTIRON

Coupez environ 500 gr. de potiron en morceaux, faites fondre sur petit feu dans une casserole bien couverte, remuez de temps en temps jusqu'à ce que le potiron soit réduit en purée. Ajoutez environ 1 litre de lait, 2 cuillerées de riz bien lavé, sel, poivre, et quand le riz est cuit, ajoutez un bon morceau de beurre.

CONSOMMÉ ANDALOUSE

Mettez dans 1 litre de bon consommé 50 gr. de riz cuit, 2 tomates pelées et coupées en gros dés. Pas plus d'un tour de bouillon et servez très chaud.

« Pensez plus souvent à moi... je coûte moins cher et je suis français ! »

MES PETITS
HORS-D'ŒUVRE

I. — Prendre 100 gr. de riz cuit à la créole, y ajouter 2 tomates pelées et coupées en petits dés, une cuillerée de vinaigre et 3 d'huile, sel, poivre et moutarde et servir avec des sardines, des filets de harengs ou du thon mariné.

Il. — 100 gr. de riz cuit, 2 œufs durs coupés finement ;  ajoutez des restes de rôti (veau, mouton, porc, bœuf) ou des restes de poulet. Assaisonnez avec une mayonnaise bien relevée ou nappez d'une sauce tomate.

III. — Emincez une tomate pelée, 100 gr. de concombres, 2 filets d'anchois et 2 œufs durs. Ajoutez 150 gr. de riz cuit. Assaisonnez avec une sauce vinaigrette moutardée.

IV. — 100 gr. de riz cuit à la créole, 150 gr, de petits pois, 50 gr. de jambon et 50 gr. de langue coupée en dés. Assaisonnez avec une sauce vinaigrette et ajoutez une pincée d'estragon et de cerfeuil haché.

« Il en est de moi comme de certains hommes, je gagne à être connu. »

MES
PETITES
ENTRÉES

MOULES AU RIZ

Prenez 1 litre de moules bien lavées et brossées, mettez-les à ouvrir dans une casserole avec très peu d'eau. Gardez cette eau, enlevez les coquilles, faites revenir les moules dans une casserole avec un bon morceau de beurre, 2 cuillerées d'huile, un oignon, 1 gousse d'ail et du persil hachés. Assaisonnez avec sel, poivre, girofle, thym. Quand l'oignon est bien jauni, versez l'eau dans laquelle les moules ont été ouvertes, complétez avec de l'eau chaude dans la proportion de 2 volumes d'eau pour 1 volume de riz. Quand l'eau est en ébullition, mettez le riz bien lavé et laissez cuire jusqu'à absorption de l'eau. Mettez alors la casserole bien ouverte sur un très petit feu et laissez gonfler jusqu'à complète cuisson du riz.

RIZ A L'AUBERGINE

Prendre 1 ou 2 aubergines, les peler et les faire cuire à l'étouffée avec beurre, oignon, ail, persil, sel, poivre, etc. Quand les aubergines sont cuites, ajoutez de l'eau chaude dans la proportion de 2 volumes d'eau pour 1 volume de riz et quand l'eau est en ébullition, mettre le riz bien lavé, un quart de filets de harengs coupés en morceaux et laissez cuire comme pour les moules au riz.

RIZ A LA BERNOISE

Prendre un oignon, une carotte, une branche de céleri, une tranche de jambon cru, hacher le tout très fin, passer dans du beurre très chaud et jeter dessus un bol de riz bien lavé, laisser revenir 1/4 heure en remuant constamment, puis mettre du bouillon à trois reprises, assaisonner avec sel, poivre. Ajouter 100 gr. de parmesan et gruyère râpés, une pincée de safran et le contenu d'un petit flacon de sauce tomate. Servir chaud. Durée de cuisson 20 minutes. Se rappeler qu'il faut en tout 2 volumes de bouillon pour 1 volume de riz.

TOMATES FARCIES AU RIZ

Hachez 2 oignons, passez-les au beurre, ajoutez 150 gr. de riz, mouillez deux fois son volume d'eau salée, laissez cuire 20 minutes. Coupez et videz les tomates, remplissez-les avec le riz ci-dessus. Saupoudrez de chapelure et fromage râpé, arrosez d'huile et faites gratiner.

RIZ AU CHOU

Prendre un petit chou, enlever les parties dures, le hacher fin et le faire cuire à l'étouffée comme pour les aubergines. Quand le chou est cuit, ajouter eau chaude ou bouillon dans la proportion de 2 volumes pour 1 volume de riz et dès que le liquide est en ébullition, mettre le riz et laisser cuire comme il est dit ci-dessus. Au dernier moment, y incorporer 1/4 de fromage râpé.

ŒUFS POCHÉS SAIGON

Servez les œufs pochés sur un lit de riz cuit au pilaff, nappez de sauce tomate.

OMELETTE AU RIZ

Battez des œufs, ajoutez du riz cuit au pilaff, un peu de persil haché, sel, poivre et faites l'omelette. On peut remplacer le persil par des oignons ou par du fromage râpé.

COQUES AU RIZ

Procéder comme il est dit ci-dessus, en remplaçant les moules par des coques.

AUTRES MANIÈRES D'EMPLOYER LE RIZ

Le riz permet, en outre, d'utiliser tous les restes de viandes ou de volailles, quelle que soit la sauce : on procède de la façon suivante :

Faire blondir des oignons dans du beurre avec sel, poivre, persil, ail (si on le désire), y ajouter 1 à 2 cuillerées d'huile. Verser l'eau chaude dans la proportion indiquée plus haut, et quand l'eau est en ébullition y mettre le riz. Laisser cuire jusqu'à absorption de l'eau. A ce moment, ajouter les restes de viandes ou de volailles, bien mélanger le tout et compléter la cuisson sur petit feu, casserole bien couverte.

« Faites moi, je vous prie, l'honneur de vos casseroles. »


MES PLATS GARNIS

PORC A L'INDOCHINOISE

Faites revenir deux gros oignons hachés, y ajouter 500 gr. de porc coupé en gros dés (de la poitrine de préférence) et bien assaisonner. Mouiller un peu plus haut que la hauteur, laisser cuire à feu doux 1 heure environ. 20 minutes avant de servir, mettre dans ce sauté 300 gr. de riz cru préalablement bien lavé. Vous obtiendrez ainsi un plat excellent et économique.

HADDOK SINGAPOUR

Passez les filets de haddok au beurre, retirez-les et dans ce même beurre, faites revenir le riz de façon à bien l'imprégner de la saveur du haddok. Opérez ensuite comme pour le riz pilaff en ayant soin de laisser cuire le tout ensemble. On peut également confectionner ce plat avec tout autre poisson.

SAUCISSES AU RIZ

Servir sur un lit de riz pilaff des saucisses passées au beurre et bien rissolées.

CÔTELETTES AU RIZ

Se servent sur lit de riz pilaff comme les saucisses. La même recette est utilisée pour le boudin, les pieds de porc truffés, l'andouillette, etc.

Voici, d'autre part, un aperçu de quelques plats où le riz à la créole est très apprécié.

Poule au riz, poulet au curry, blanquette de veau, fricassé de volaille, sauté de veau marengo, pièces de bœuf braisé, sauté de mouton ou d'agneau, ragoût de porc, etc... et d'une manière générale, tous les poissons et toutes les viandes en sauce.

« Du potage au dessert, je suis l'honneur des bonnes tables. »

MES
ENTREMETS

Le riz entre dans une variété très grande d'entremets. Il est bon avec tous les fruits cuits et toutes les confitures.

GÂTEAU DE RIZ AU CARAMEL

Blanchir 100 gr. de riz et le remettre à cuire avec 1/2 litre de lait vanillé, ajouter 125 gr. de sucre en poudre quand le riz est cuit. Liez ce riz avec 3 jaunes d'œufs battus et versez-le dans un moule caramélisé. Faites cuire au four ou au bain-marie pendant 20 minutes environ. Laissez refroidir pour démouler et servez avec une crème à la vanille.

RIZ CONDÉ

Pour la cuisson du riz, même opération que ci-dessus. Ajoutez des fruits coupés en dés, ou des pruneaux ou des abricots déjà cuits. Moulez dans un moule, laissez refroidir. Décorez avec des fruits cuits et servez autour d'une bonne sauce abricots ou de confitures, ou de jus de pruneaux.

RIZ AUX POMMES

Faites à part un riz au lait. Pelez et découpez des pommes en rondelles. Beurrez un plat à gratin et garnissez en alternant une couche de riz et une couche de pommes. Saupoudrez de sucre et faites dorer au four.

RIZ MERINGUÉ

Faites crever une tasse de riz bien lavé dans un litre de lait sucré et vanillé, en ayant la précaution de mettre le lait par petite quantité au fur et à mesure de son absorption. Quand tout le lait a été absorbé et que le riz est bien gonflé, retirez la casserole du feu, mêlez-y 4 à 6 jaunes d'œufs ; battez les blancs en neige ferme, mêlez-les à leur tour au riz et emplissez du mélange un moule enduit de caramel mais seulement aux 3/4 car le gâteau monte et mettez au four à feu doux. On peut rendre cet entremets plus délicat encore en le pralinant avec des amandes grillées et pilées dont on parsème le caramel du moule et en ajoutant au riz raisins de malaga et de Corinthe et fruits confits coupés en petits dés.

CROQUETTES DE RIZ SUCRÉES

Avec les restes d'un gâteau de riz, formez des croquettes en forme de bouchon, trempez deux fois dans un œuf battu et sucré et ensuite dans une chapelure. Faites frire à grand feu, saupoudrez de sucre au moment de servir.

SOUFFLÉ AU RIZ

Prenez de la farine ou de la semoule de riz ; faites une bouillie épaisse avec du lait sucré ; ajoutez des macarons pilés et parfumez avec de la vanille, un zeste de citron ou encore du café, ajoutez 6 jaunes d'œufs bien battus ainsi que les blancs battus en neige. Versez dans un plat creux, saupoudrez de sucre, mettez au four pendant environ 20 minutes et servez rapidement. Ce soufflé gonfle au four et il faut le servir avant qu'il ne soit tombé.


« … Et vous iriez me préférer des riz étrangers ? »

samedi 6 décembre 2014

Recettes pour un dimanche (la totale !)



Homard à la bordelaise. Couper le homard en deux dans le sens de la longueur, le sauter au beurre avec mirepoix très fine de carotte et oignon ; assaisonner de sel, poivre, thym et laurier pilé, mouiller d'un demi-verre de cognac et d'un verre de vin blanc sec, ajouter 2 tiers de jus et un tiers de tomate ; laisser cuire une demi-heure. Réduire la cuisson, ajouter 100 gr. de beurre frais, une pointe de cayenne et le jus d'un citron.

Quenelles. Mettre dans une balance un œuf entier. Même poids de beurre, de farine et d'eau. Dès que l'eau salée entrera en ébullition, y ajouter le beurre, puis la farine. Retirer après cinq minutes de cuisson et ajouter l'œuf entier, laisser reposer quelques instants et mettre en forme. Mettre dans le plat au moment de servir. Il serait préférable de préparer la pâte le soir, pour la mettre en quenelles le lendemain.

Tôt-fait. Le tôt-fait est un bon entremets ; pour le préparer, on délaye des jaunes d'œufs dans la farine, de façon à obtenir une pâte épaisse ; puis on y ajoute les blancs d'œufs battus, du sucre en poudre, de l'eau de fleur d'oranger, du zeste de citron ou de la vanille, et l'on continue à délayer. Ensuite, on garnit de beurre une tourtière, on y verse la bouillie et l'on met au four.

Brochet au citron. Préparez votre brochet, coupez-le en tranches, que vous faites mariner dans l'huile, jus de citron, oignons en tranches, persil ; quelques instants avant de servir, retirez les morceaux de brochet, roulez-les dans la mie de pain, faites-les griller à feu doux, en les arrosant avec un peu d'huile ; lorsque tous les morceaux sont cuits, reformez le brochet, dont la tête aura été cuite à part, et servez avec sauce maître-d'hôtel.

Abatis de dinde aux navets. Faites chauffer du beurre, jetez-y vos abatis et remuez 6 minutes ; mouillez ensuite de bouillon chaud, parfumé à l'arôme Patrelle, ajoutez oignons, girofle, sel, poivre, bouquet, laissez mijoter 20 minutes. Mettez des navets coupés en quartiers et faites cuire 2 heures. Enlevez l'abatis, les navets ; passez, dégraissez la sauce et versez-la sur abatis et navets.

Pommes au riz. Cuisez à l'eau pendant cinq minutes quatre grosses pommes de reinette coupées en quartiers : égouttez une partie de l'eau ; mettez du sucre, achevez la cuisson. Cuisez au lait 50 gr. de riz blanchi à l'eau. Quand il est à peu près cuit, sucrez-le ; parfumez-le si vous voulez avec un zeste de citron ou d'orange, cannelle ou vanille ; dix minutes après, ajoutez un morceau de beurre ; dressez-le sur plat entouré des pommes.

[Source : Annuaire Almanach du Lexovien, 1910.- 12e année - Bm Lx : Norm 852].

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Omelette sultane. Pour six personnes, préparez une omelette de huit œufs, la sucrer et lui additionner une cuillerée à café de kirsch. Préparez en second lieu une purée de bananes, la sucrer, puis, quand l'omelette est cuite à moitié, vous la farcissez avec la purée de bananes, vous la roulez sur elle-même pour lui donner une forme ronde et allongée, la dresser sur un plat long, la glacer au sucre en poudre et au fer rougi. Servez.

Pâté de pigeons à l'anglaise. Prenez deux pigeons plumés et vidés. Coupez-leur les pattes, le cou et les ailerons ; mettez-les dans une casserole avec leurs abatis, tels que foies, gésiers, etc. Assaisonnez-les de gros sel et poivre, petite pincée de basilic, 100 grammes de petit lard coupé en lames et un peu de beurre. Mouillez le tout avec un litre de bouillon, faites cuire les pigeons dans une casserole, pendant une demi-heure à feu doux, retirez-les du feu et laissez-les refroidir. Mettez dans un vase creux, en terre à feu, avec l'assaisonnement et six jaunes d'œufs durcis. Couvrez avec de la pâte à dresser, dorez fortement à l'œuf, plantez sur ce couvercle les pattes des pigeons et remettez au four pendant un quart d'heure. Servez en sortant du four.

Poularde à la suprême. Cuisez une belle poularde dans très peu d'eau, sel, poivre en grains, un demi-piment rouge très fort, un riche bouquet garni. — D'autre part, marquez une bonne sauce suprême, cuisez douze belles truffes noires avec les épluchures, liez-en une partie de votre sauce, tenue très épaisse ; ayez des demi-tomates conservées en boîtes, farcir avec crème noire, saupoudrer de panure, pousser cinq minutes au four. Dresser la poularde, découpée et remise de nouveau en forme primitive, la masquer avec la sauce suprême blanche, pocher des œufs à l'eau, les dresser en forme de couronne autour de la poularde, les intercaler avec des tomates farcies. En dessus, dresser les truffes entières appuyées sur une rosace de jambon. Servez un peu de sauce à part.

[Source : Annuaire Almanach du Lexovien, 1910.- 12e année - Bm Lx : Norm 852].

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Potage au macaroni et au fromage. — Prenez une mar­mite de terre, beurrez-en bien le fond, disposez par couches successives du macaroni cuit à l'eau et du fromage râpé, moitié gruyère et moitié parmesan ; sur la dernière couche, qui doit être du macaroni, placez quelques morceaux de beurre frais ; mouillez avec du bouillon de légumes chaud, passé et tamisé ; laissez mitonner sur le feu jusqu'à ce que le bouillon soit suffisamment réduit et le macaroni un peu gratiné au fond. Remettez alors du bouillon maigre, très chaud ou à défaut de l'eau bouillante, dans laquelle vous aurez ajouté un roux aux oignons, sans farine, que vous passerez avant de l'employer. Le potage doit être un peu épais et en tout cas servi très chaud.

Artichauts en fricassée de poulet. — Coupez les artichauts en tranches, dans le sens de la hauteur ; enlevez le foin, supprimez l'extrémité des feuilles, lavez, faites égoutter, mettez cuire à l'eau bouillante. Quand ils sont cuits, égouttez-les soigneusement et mettez-les dans une casserole avec du beurre manié de farine. Tournez jusqu'à ce que le beurre soit fondu ; ajoutez champignons blanchis, petits oignons, bouquet de persil, ciboule hachée, thym, laurier, clous de girofle ; mouillez avec du bouillon, parfumé à l'arôme Patrelle. Laissez mijoter un petit quart d'heure environ à feu doux. Au moment de servir, liez la sauce avec de jaunes d'œufs, mais sans laisser bouillir, et ajoutez un peu de jus de citron.

Carpe à la marseillaise. — Écaillez, videz une carpe, coupez-la par morceaux, mettez-la dans une casserole avec un verre d'huile, une demi-bouteille de vin, un bon mor­ceau de beurre manié de farine, persil, ail, oignons, écha­lotes, champignons hachés ; salez, poivrez. Laissez cuire à petit feu. Passez et réduisez la sauce. Dressez la carpe sur un plat long, versez la sauce par-dessus et servez très chaud.

[Source : Annuaire Almanach du Lexovien, 1912.- 14e année - Bm Lx : Norm 852].

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Œufs aux saucisses. Faites fondre du beurre dans un plat allant au feu ; faites-y jaunir autant de petites saucisses longues que vous avez d’œufs à servir ; lorsqu'elles sont jaunes, rangez-les autour du plat ; cassez les œufs au milieu, assaisonnez-les de poivre et de très peu de sel, laissez-les cuire pendant quatre à cinq minutes en prenant soin de soulever un peu les blancs avec la fourchette, de temps en temps. Servez lorsque les blancs sont bien pris.

Dumpling aux pommes. Après avoir fait une pâte chaude et l'avoir roulée très mince, placez-la sur un plat et mettez par-dessus une certaine quantité de pommes pelées, saupoudrées de sucre. Mouillez les bords de pâte, fermez-la enveloppez le tout dans un linge, puis faites bouillir pendant une heure dans de l'eau. Servez ce mets tout entier après avoir versé dessus, du beurre chaud et l'avoir couvert de sucre râpé, vanillé si possible.

Hachis à la toulousaine. Hachez des restes de viande avec des cervelles de veau ou de mouton, cuites dans de l'eau et du sel, mêlez ce hachis avec du beurre d'anchois fondu et des jaunes d'œufs, sel, poivre, épices Faites-en des boulettes, roulez-les dans de la mie de pain fine et un blanc d'œuf ; faites prendre une belle couleur, avec du beurre dans la casserole. Servez sur une sauce tomate ou autre.

Brochet farci et rôti à la broche. Après avoir fait mortifier un gros brochet, l'avoir écaillé, vidé par les ouïes et lardé avec des filets d'anchois et de cornichons, introduisez-lui dans le corps une farce maigre ; puis étendez sur du papier beurré des fines herbes entières avec fines épices et sel ; emballez le brochet dans ce papier ; embrochez-le avec un grand hâtelet, attachez-le à la broche ; mettez de l'autre côté un hâtelet pour le soutenir et arrosez-le, pendant la cuisson, avec du vin blanc et du beurre fondu. Servez avec une sauce piquante bien liée.

Laitues farcies. — Après avoir nettoyé, épluché et fait blanchir des laitues, égouttez-les, puis écartez-en avec soin les feuilles jusqu'au centre, qu'il faut enlever et y substituer une boule de godiveau ou de farce à quenelles ; ficelez alors les laitues et faites-les cuire à la braise avec des tranches de rouelle de veau, des bardes de lard, des racines, un bouquet et du bon consommé, parfumé à l'arôme Patrelle. Si on veut les avoir au blanc, ôtez-les de la braise et passez-les dans un jus que vous lierez avec des jaunes d'œufs.

Oseille au jus. Hachez l'oseille bien mince, joignez-y une bonne poignée de cerfeuil, de poirée blanche, épinards ou laitue aussi hachés ; mettez le tout cuire à l'eau bouillante salée. Lorsque votre oseille sera cuite, vous l'égoutterez ; ensuite faites-la roussir dans une casserole avec un morceau de beurre proportionné à la quantité ; saupoudrez-la de farine en ne cessant pas de remuer, et mouillez-la soit avec du velouté, soit avec du jus de bœuf, ou quelque bon fond. A défaut de tout cela, vous emploierez du bouillon ; vous mettrez alors un peu plus de beurre et une pointe d'arôme Patrelle pour parfumer. Après un quart d'heure environ d'ébullition, liez avec un ou deux jaunes d'œufs et du beurre frais ; dressez et mettez du jus, quartiers d'œufs durs, œufs pochés, décorez avec esca¬lope de viande froide, aiguillettes de volaille ou croûtons de pain frits.

[Source : Annuaire Almanach du Lexovien, 1912.- 14e année - Bm Lx : Norm 852].

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Anguille à la Tartare. Après avoir dépouillé toute vive une grosse anguille de rivière, coupez-la en tronçons de six à huit centimètres. Rangez les tronçons dans une casserole ; mouillez avec du vin blanc ou rouge en quantité suffisante : salez et poivrez ; mettez un bouquet d'aromates, quelques petits oignons, et cuisez sur un feu doux. Laissez refroidir dans la cuisson avant d’égoutter les tronçons ; épongez-les avec un linge. Battez ensuite quelques jaunes d'œufs avec du beurre fondu ou de l'huile ; trempez-y les tronçons et panez avec de la mie de pain ; faites griller sur un feu modéré, en les retournant de temps à autre. Dressez sur un plat chaud et accompagnez d'une sauce Tartare que vous verserez sur les morceaux de poisson. La sauce Tartare n’est pas autre chose qu'une sauce Mayonnaise bien épaisse dans laquelle vous ajoutez une cuillerée de bonne moutarde, du cerfeuil, persil, estragon et une pointe d'échalote, le tout haché très fin. L’anguille â la Tartare peut être aussi préparée entière. On lui donne alors la forme d'une couronne en l'arrondissant, c'est-à-dire en lui fourrant la queue dans le ventre. Elle a ainsi plus d'œil.

Beignets soufflés. Mettez dans une casserole gros comme un œuf de bon beurre, un zeste de citron, 50 grammes de sucre, un verre d'eau. Faites bouillir et absorber à ce liquide autant de farine tamisée qu'il sera nécessaire pour obtenir une pâte lisse et épaisse. Travaillez sans discontinuer avec une spatule jusqu’à ce que celle-ci ne puisse plus se mouvoir que difficilement dans l'appareil. Transvasez alors dans une autre casserole, et cassez successivement des œufs dans la pâte de manière à la bien lier. Lorsqu'elle est lisse et assez ferme, laissez-la reposer vingt minutes. Faites tomber les beignets au moyen d'une cuiller dans une friture tiède, remuez continuellement la poêle, et lorsque les beignets commencent à gonfler, tournez-les et achevez leur cuisson. Egouttez-les, dressez-les sur une serviette pliée, arrosez-les de quelques gouttes de fleur d'oranger, saupoudrez de sucre. Servez très chaud.

[Réf. : Annuaire-almanach du Lexovien. 1905. 7e année, publié par Morière (bm Lx : Norm 852)]

La vidéo de l'illustration : Maïté ORDONEZ aux prises avec une anguille sur le site de l'INA.

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Pièce de bœuf au vin de Bourgogne : Prenez un joli morceau de bœuf que l'on pique de quelques gros lardons pour le nourrir un peu plus. Le braiser en lui adjoignant deux ou trois pieds de veau, quelques parures de viande telles que veau ou porc frais, mais jamais de mouton. Une bonne garniture de légumes et quelques dés de petit salé. Faites partir sur un bon feu. Mouillez à couvert avec moitié bouillon et moitié bourgogne Assaisonnez de haut goût. Cuisez au four en ayant soin du bien l'arroser de temps à autre pour éviter qu'il ne sèche.

Coulibiac de truites. Prenez des filets de truites. Mettez-les dans une terrine avec des queues d'écrevisses. Assaisonnez avec sel, poivre, muscade, fines herbes, etc. Cuisez du riz dans de l'eau salée, égouttez-le. Maniez votre riz sec avec 200gr. de beurre et laissez refroidir. Préparez une pâte comme à l'ordinaire. Etalez dessus une couche de riz, sur le dernier une couche de farce à queues de quenelles au milieu de laquelle vous mettez le salpicon de truite. Roulez la pâte sur elle-même, beurrez-en le dessus, saupoudrez de mie de pain, cuisez à feu doux. Servez en même temps une sauce madère.

Aubergines en paillettes. Les aubergines, épluchées, sont saupoudrées de sel fin, laissées en cet état une heure, après quoi on les presse, les trempe dans une pâte à frire après les avoir coupées en filets sur leur longueur, ces filets doivent être taillés ni trop épais, ni trop minces : cuisez de belle couleur, dressez en forme de buisson. La pâte à frire ne doit pas être trop épaisse pour que ces paillettes ne soient pas trop boursouflées. Ne point laisser attendre, on ne doit manger les aubergines que très choquantes et excessivement chaudes.

Soufflé au chocolat. Faire dissoudre à la bouche du four 2 tablettes de chocolat. Le travailler avec 2 décilitres de lait et 60 gr. de sucre, un peu de vanille râpée et un grain de sel. Faire bouillir l'appareil et le lier de 2 cuillerées de fécule, faire bouillir 2 minutes et ajouter, hors du feu, 2 ou 3 jaunes d’œufs. Au dernier moment, mélangez à l'appareil 4 ou 5 blancs d'œufs fouettés très ferme. Remplir de cet appareil une timbale de beurre et saupoudrée de sucre et cuire à four doux pendant 20 ou 25 minutes environ.

[Réf. : Annuaire-almanach du Lexovien. 1904. 6e année, publié par Morière (bm Lx : Norm 852)]

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UN DINER DE FAMILLE

Potage velouté maigre - Matelote à la marinière
Ris de veau au jus - Filets de lièvre à la sauce poivrade
Choux-fleurs au gratin - Croquettes de riz
Salade - Desserts



Potage velouté maigre. Nous recommandons la recette de ce potage, qui se fait instantanément et peut être une ressource précieuse dans un grand nombre de cas. Pour six personnes, faire cuire dans l'eau 6 cuillerées à bouche de tapioca avec légère addition de sel et poivre ; mettre dans le fond de la soupière un fort morceau de beurre frais et quatre jaunes d'œufs, verser dessus le tapioca aussi bouillant que possible, mais en ayant soin de remuer tout le temps pour rendre le mélange intime. Ce potage est excellent et peut être servi partout.

Matelote à la marinière. Prenez anguille, carpe, brochet, barbillon, de grosseur moyenne. Nettoyez en procédant comme à l'ordinaire, et coupez par tronçons. Rangez-les au fond d'un chaudron. Joignez un bouquet garni et une douzaine de gousses d'ail enfilées en chapelet. Ouvrez le poisson avec du bon vin rouge, et mettez sur le feu. Quand le vin est bien chaud, ajoutez-y un verre de cognac, allumez-le et laissez-le brûler et cuire pendant un quart d'heure. Retirez du feu. Dressez les tronçons sur un plat. Liez votre sauce avec du beurre manié de farine ; joignez-y des petits oignons jaunis à l'avance dans du beurre, et versez le tout sur la matelote Vous pouvez entourer le plat de belles écrevisses.

Ris de veau au jus. Prenez des ris de veau, fendez les cornets sans les détacher des ris ; mettez-les dégorger à l'eau froide pendant deux heures au moins ; plongez-les dans une casserole d'eau bouillante pour bien les raffermir ; rafraîchissez-les ensuite à l'eau froide ; retirez-les, égouttez-les et faites-les refroidir en les mettant sous presse. Enlevez les cornets et piquez chaque ris avec des lardons fins sur le côté le plus lisse. Foncez une casserole plate avec lard de poitrine, carottes, oignons coupés en tranches, placez les ris de veau, mouillez avec du consommé bien réduit ; faites cuire à feu doux, avec feu dessus et dessous, pendant une heure, en arrosant fréquemment avec le jus de la cuisson, de façon à ce que les ris soient bien glacés. La cuisson terminée, dressez-les dans un plat chaud ; masquez-les avec le jus de la cuisson dégraissé et passé. Servez.

Filets de lièvre à la sauce poivrade. — Levez les filets d'un lièvre ; piquez-les de lardons fins et faites-les mariner pendant quelques heures avec vin blanc, aromates et épices. Retirez, égouttez et mettez-les dans un plat à sauter avec un peu de beurre et des bardes de lard et mouillez-les avec un peu de la marinade. Faites cuire au four du fourneau en arrosant fréquemment pour prendre une belle couleur. Dégraissez le jus de la cuisson, versez-le sur les filets bien dressés dans un plat chaud et servez en accompagnant d'une sauce poivrade dans une saucière.

Extrait de la CUISINE MODERNE comprenant la Cuisine en général la pâtisserie, la confiserie et les conserves, par une réunion de cuisiniers. 1 fort volume de 800 pages, relié toile rouge, envoi franco contre mandat-poste de 6 francs adressé à M. GEFFROY, éditeur, 222, boulevard Saint-Germain, PARIS.

[Réf. : Annuaire-almanach du Lexovien. 1902. 4e année, publié par Morière (bm Lx : Norm 852)]

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Homard à l'Orientale. Mettre 60 gr. de beurre et une cuillerée à bouche d'huile d'olive dans un plat à sauter placé sur un feu un peu vif. Lorsque le beurre et l'huile sont bien chauds, on y ajoute les morceaux d'un homard que l'on a découpé vivant ; assaisonner fortement de poivre et légèrement de sel. Au bout de 5 minutes de cuisson, ajouter 60 gr. d'oignons hachés très finement. Dès que l'oignon commence à se colorer, saupoudrer sur le tout une cuillerée à bouche de farine.Tournez le tout avec une cuiller, de manière à bien mélanger le tout ensemble que l'on mouille avec un décilitre de vin. blanc et un demi-litre de consommé. Lorsque le contenu du plat à sauter est entré en ébullition, on le couvre et on le retire sur le côté du feu où on le laisse mijoter doucement pendant une demi-heure.D'autre part, faire cuire à l'eau salée du riz que l'on égoutte ensuite et fait sécher à l'entrée du four. Placer alors sur un plat ce riz que l'on dresse en un turban, au milieu duquel on met les morceaux du homard, passer la cuisson du homard, et après l'avoir fait réduire à consistance sirupeuse, la verser sur les morceaux du homard pour les en napper et servir chaud.

Gelée de Grenades au Champagne. On épluche des grenades pour en retirer 300 grammes de grains que l'on met dans une petite terrine où on les écrase pour en extraire le jus, on y ajoute 500 gr. de sucre en poudre, ainsi que deux décilitres de vin de champagne que l'on peut, bien entendu, économiquement, remplacer par un vin mousseux. Après avoir laissé macérer le tout ensemble jusqu'au lendemain, on le verse sur un tamis, placé au dessus d'une terrine, où on recueille le liquide auquel on ajoute 2 décilitres de vin de champagne et deux ou trois gouttes de carmin pour lui donner une légère teinte rose, puis on le filtre en le passant au papier à filtrer. Cela fait, on y ajoute huit grammes de gélatine fondue dans un peu d'eau, puis on verse cette gelée dans un moule à douilles que l'on enterre dans de la glace pilée ou que l'on place dans un endroit bien frais. Une fois prise, on démoule cette gelée sur un compotier et on la sert bien froide.

[Source : Revue illustrée du Calvados du mois de Janvier 1909 - bm lx : norm 31bis].

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LE CANARD ROUENNAIS. - On étouffe le canard (qui doit être jeune, gros et bien en chair), de la manière que nous avons décrite au chapitre : ROUEN (1), ou d'une autre manière si l'on préfère. Mais ce qui importe c'est que le sang ne soit pas répandu. Le canard étouffé ne doit pas attendre plus de deux heures avant d'être mangé, car il ne se conserve pas. On le cuit peu, 15, 20 ou 25 minutes, suivant la grosseur. On l'apporte à la salle à manger et l'on fait flamber longuement dans un plat de métal de la bonne fine Champagne. Dans un pressoir spécial de nickel on jette alors la carcasse et ce qui reste du canard préalablement découpé et on mélange tout le sang qui coule du pressoir à l'alcool bouillant. Il faut avoir soin de remuer sans cesse avec une fourchette pour bien mélanger les liquides ; puis on ajoute un gros morceau de beurre. Quand il est fondu à la chaleur entretenue par un réchaud, on assaisonne fortement de poivre ; on place les morceaux canard en pleine sauce et on sert.

(1) "...On étend la volaille à terre et on l'étouffe en lui comprimant l'estomac avec le pied. La queue bat, les ailes palpitent. Cinq minutes et c'est fini..." On lira avec profit sur ce bel animal l'article de Henri Blin paru dans le numéro de juin 1918 de la revue Normandie.

LE CANETON ROUENNAIS. -Videz un beau rouennais, bien en chair, en évitant de perdre le sang. Remettez le foie à l'intérieur et le brider après avoir enlevé le bréchet. Faire rôtir à 12 minutes. Beurrez un grand plat long, saupoudrez le d'un peu d'échalottes finement hachées, d'un peu de gros sel écrasé, de poivre du moulin et de quatre épices, un filet de glace de viande autour du plat. Levez les cuisses du canard, puis faites des aiguillettes aussi minces que possible, que vous étendrez régulièrement dans le fond du plat. Versez sur vos aiguillettes un peu de fine Champagne flambée puis, modérément, de sel, poivre, épice. Mettre la carcasse dans une presse à viande, avec un bon verre de bordeaux rouge et en extraire tout sang. Ajoutez à ce sang une cuillère de beurre fondu et arrosez vos aiguillettes. Faire partir un instant sur le feu, puis le mettre au four sur une casserole pleine d'eau, de façon à avoir une sauce bien lisse. Mettez les ailerons et les cuisses grillés autour du plat et servez.


SOLE NORMANDE.-  IL faut avoir soin de choisir une sole bien épaisse et d'enlever la peau des deux côtés. Posez votre sole dans un plat, couvrez-la de petits morceaux beurre, ajoutez du sel, du poivre, et arrosez le tout de vin blanc. Puis mettez au four où vous laisserez 30 minutes en ayant bien soin d'asperger de temps à autre le poisson avec la sauce. Tenez ensuite au chaud au bain-marie. Vous épluchez trois à quatre douzaines de moules, autant de crevettes que vous cuisez à feu doux. Ajoutez quelques cuillerées de l'eau de cette cuisson à la sauce de la sole que vous avez mise à part dans un récipient. Vous liez ensuite avec du beurre et de la farine maniés et, peu de temps avant de présenter votre plat, vous incorporez à sa sauce de la crème double. Vous versez alors la sauce sur le poisson, et vous y semez vos moules et vos crevettes.

LA TERRINÉE . - Jetez dans une terrine (sorte de cuvette en terre jaune sans couvercle), quatre litres de lait, une livre de riz bien lavé et un peu de cannelle, sucre, selon le goût. Laissez le tout cuire doucement dans le four pendant quatre heures. Ne remuez pas pendant la cuisson. Au bout de quatre heures, il s'est formé une couche noire qu'on enlève et on trouve en dessous une crème délicieuse.

[Source : La Normandie par Curnonsky et Marcel Rouff .- Paris, 1921 - Bm Lx : Norm 819].

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Pâté de veau et jambon. — Préparer la pâte à pâté en pétrissant ensemble 500 gr. farine, 250 gr. beurre, 15 gr. sel fin, deux jaunes d'œufs et deux décilitres d'eau. Après avoir laissé reposer cette pâte, l'étendre avec le rouleau en une abaisse d'un demi-centimètre. Sur le milieu de l'abaisse étaler une couche de farce de 2 centimètres d'épaisseur et préparée en hachant ensemble 250 gr. de maigre de veau, autant de maigre de filet de porc et 500 gr. de lard frais, le tout assaisonné à point. Sur cette couche de farce ranger des escalopes de maigre de veau assaisonnées et entremêlées de lardons de jambon ; les recouvrir d'une couche de farce ; relever par-dessus les bords de la pâte avec laquelle on les enroule en les relevant par-dessus les deux extrémités de la pâte abaissée. Déposer sur une bande de papier d'office beurrée et placée sur une plaque ; pratiquer sur le milieu du dessus du pâté un trou pour former la cheminée par où s'échappera la vapeur, en dorer le dessus à l'œuf battu. Faire cuire à four modéré pendant une heure et demie.

Pain de cervelles Montrouge. — On fait pocher au beurre et non au court-bouillon une cervelle de veau ou trois cervelles de mouton épluchées ; on les pile au mortier en y ajoutant une tasse à thé de béchamel assez épaisse puis, 60 grammes de crème épaisse et 50 grammes de beurre ; on y incorpore un œuf entier et deux jaunes ou deux œufs entiers. Après avoir passé cet appareil au tamis fin, on le met dans un moule à timbale ou a dôme beurré et saupoudré de chapelure. On fait pocher au bain-marie et pendant trente minutes environ le contenu de ce moule que l'on laisse reposer cinq minutes, avant de le démouler sur un plat rond. On nappe le pain avec une sauce veloutée liée aux jaunes et additionnée de 150 grammes de champignons bien blancs, cuits selon le principe et escalopés. On peut également servir la sauce à part dans une saucière. Ce plat très fin et très léger convient pour les personnes au régime ou de complexion délicate. On peut naturellement mettre une simple sauce béchamel sans champi­gnons comme on peut aussi varier à l'infini la garniture qui accompagne le pain de cervelle.

Poulet à l'ancienne. — Découper le pou­let, le mettre dans une casserole avec un bouquet, une carotte coupée en quatre et une trentaine de petits oignons ; mouiller avec moitié eau et vin blanc jusqu'à ce que le poulet baigne largement. Faire partir en plein feu, écumer, couvrir et laisser cuire à petite ébullition. Ensuite faire un roux blond que l'on mouille avec la moitié de la cuisson du poulet. Avec le reste de la cuisson faire cuire 125 grammes de riz caroline. Lier la sauce avec deux jaunes d’œufs, y mettre le poulet à mijoter une dizaine de minutes, en y ajoutant quelques champignons cuits à part et bien blancs. Servir le poulet avec le riz en-dessous formant socle et bordure.

[Source : Revue illustrée du Calvados du mois de Juillet 1909 - bm lx : norm 31bis].