samedi 29 mai 2010

Une raquette au goût amer



"Autrefois, dit-il, on allait à la mer pour prendre des bains et nager. Aujourd'hui, on vient sur les plages pour se livrer à un exercice d'une nature toute différente et qui ne demande pas le voisinage de l'eau. Du matin jusqu'au soir, on rencontre dans les rues du village marin et sur les routes avoisinantes, dans les prés, par les champs, au bord des bois, partout, des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, des vierges, des mères de famille ; les hommes vêtus de costumes en flanelle blanche, les femmes d'un petit uniforme à jupe courte en flanelle noire, et tous portant à la main une raquette.
"Cette raquette, l'odieuse raquette, cauchemar affreux, on ne peut faire un pas dehors sans la voir. Tous l'ont au bout du bras du matin jusqu'au soir, ne la quittent pas, la manient comme un joujou, la font sauter en l'air, la brandissent, s'assoient dessus, vous regardent à travers comme derrière la grille d'une prison, ou la raclent comme une guitare. Vous la retrouvez dans les maisons, toutes les maisons, sur les tables, les chaises, derrière les portes, sur les lits, partout, partout.
"Après l'avoir vue tout le jour, on en rêve toute la nuit, et à travers des songes tumultueux on aperçoit toujours la main, rien qu'une main, immense et folle, agitant, dans le firmament vide, une raquette démesurée.
"Ces gens, ces pauvres gens, qui portent ce signe particulier de leur folie comme autrefois les bouffons démons agitaient un hochet à grelots, sont atteints d'un mal d'origine anglaise qu'on appelle le lawn tennis [*].
"Ils ont leur crise en des prairies, car un grand espace est nécessaire à leurs convulsions.
"On les voit, par troupes, s'agiter éperduement, courir, sauter, bondir en avant, en arrière, avec des cris, des contorsions, des grimaces affreuses, des gestes désordonnés, pendant plusieurs heures de suite, maintenus par un filet qui arrête leurs emportements.
"On pourrait croire, en les regardant de loin, de très loin, que ce sont des enfants qui s'amusent à quelque jeu violent et naïf. Mais dès qu'on s'approche, le doute disparaît ; on comprend la nature de leur mal, car des hommes mûrs, des hommes vieux, des femmes à cheveux gris, des obèses, des étiques, des chauves, des bossus, tous ceux qu'on croirait ailleurs être des sages et des raisonnables se démènent et se désarticulent avec plus de folie encore que les jeunes.
"Et leurs bonds, leurs gestes, leurs élans révèlent aussitôt au passant effaré l'expression bestiale cachée en tout visage humain qui ressemble toujours à un type d'animal et fait apparaître étrangement tous les tics secrets du corps.
"Et les yeux se troublant, l'esprit s'affolant à les voir, c'est alors une danse macabre de chiens, de boucs, de veaux, de chèvres, de cochons, d'ânes à figures d'hommes, enculottés et enjuponnés, qui s'agitent avec des secousses grotesques du ventre, de la poitrine ou des reins, des coups de jambe et des coups de tête, une mimique violente et ridicule."

Guy de MAUPASSANT

La Plage normande n°24, 11 septembre 1887.

Source :
Flaubert - Le Poittevin - Maupassant : une affaire de famille littéraire.
Actes du colloque international de Fécamp (octobre 2000) présentés par Yvan Leclerc.
(cote N 848 FLA).

[*] tennis sur gazon.

Deauville. La plage fleurie – Les tennis. La station à la mode des côtes de la Manche pendant l’Entre-deux-guerres et ses équipements de tennis. Carte postale. Collection F. Rollan. (Image sélectionnée sur le site du ministère de la Culture concernant les réseaux d'équipements sportifs balnéaires ).


On voit dans cet article que les crispations face à l'effervescence tennistique ne datent pas d'hier.
Et si Maupassant avait connu le petit écran, sa prose ne se serait-elle pas laissée amadouer par les images d'une finale du Grand Chelem?



vendredi 28 mai 2010

Histoire(s) normande(s)...

...L’annuaire des cinq départements de la Normandie

Qui n’a jamais voulu savoir quelle était la profondeur des labours en 1864 ou encore à quoi servait le fumier de clapier ? Eh bien toutes ces réponses et bien plus encore se trouvent dans les annuaires des cinq départements de la Normandie.
Plus sérieusement, ces publications constituent un formidable outil de connaissance de la Normandie, du XIXe siècle en particulier, au niveau agricole, industriel, scientifique et social. Ces volumes sont publiés par l’Association normande pour les progrès de l'agriculture, de l'industrie et des arts (société savante régionaliste), dont le fondateur n’est autre que Arcisse de Caumont, le célèbre historien et archéologue normand qui a tant fait pour l’histoire locale et le développement économique de la Normandie. L’objet de cette association est l’étude des cinq départements de l’ancienne Normandie (régions de Haute et Basse-Normandie) sous les différents aspects de l’histoire, la géographie, l’archéologie, l’histoire de l’art, la société, la vie économique, etc. Cette association et son annuaire sont conçus par Arcisse de Caumont, comme un vecteur de progrès et de modernisation agricole, industrielle et éducative. Mais avec les années et la mort de son fondateur l’annuaire se tourne de plus en plus vers le passé, avec la prépondérance d’études archéologiques et historiques, qui sont cependant d’un grand intérêt scientifique.
Le premier volume paraît en 1835 et la collection continue d'être publiée de nos jours. Ces volumes sont consacrés en grande partie aux comptes rendus des congrès de l’Association normande qui se tiennent chaque année dans des villes normandes différentes. Ils sont l’occasion de présenter et de faire un état des lieux de la ville en question et de sa région. Cependant, l’intérêt de l’annuaire ne se limite pas seulement à cela. En effet, dans chacun des volumes sont insérés des articles/études scientifiques réalisés par les membres de l’association normande qui représentent un intérêt important pour l’histoire régionale et l’histoire des sciences, comme l’agronomie par exemple.

Morceaux choisis : La colonne votive antique de Lisieux ; Les deux phases de la Vie religieuse à Lisieux pendant la Révolution (1787-1801) ; Le Gouvernement de Normandie du XVe siècle à la Révolution ; Les anciennes maisons de bois dans les arrondissements de Lisieux et de Pont-l'Evêque…

La médiathèque dispose des annuaires des années 1835 à 2002 avec des interruptions pendant les deux guerres mondiales.
Une table des matières des volumes des années 1835 à 1859 a même été éditée et permet de faire une recherche par sujet.
A ce propos, il faut signaler que la médiathèque de Lisieux a procédé à un dépouillement systématique, en complément d'une indexation matière, des articles les plus importants, ce qui signifie qu’ils sont désormais repérables dans le catalogue en ligne (saisir le titre Annuaire des cinq départements). Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de la ville de Lisieux, je vous conseille plus particulièrement les annuaires des années 1851-1927-1968-2002, qui relatent les congrès qui se sont déroulés dans la ville.


L'annuaire des cinq départements de la Normandie est disponible dans la salle du fonds normands, en libre accès, les mardis et samedis aux horaires d’ouverture de la médiathèque.
A noter l’existence de la thèse de Jean-Paul Bourdon sur les agronomes distingués de l’Association normande, qui présente les annuaires dans son introduction. Cette thèse permet de mieux comprendre ces publications et en donne des clefs de lecture :
Les Agronomes distingués de l'Association normande (1835-1890) : techniques et pratiques de "l'industrie" agricole d'après les Annuaires normands. / Jean-Paul Bourdon ; sous la direction de M. Pierre Brunet.- Sl : Chez l'auteur, 1992. 2 vol. (cote : NORM BOU)

Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, voici le lien vers la bibliothèque numérique Gallica qui a procédé à la numérisation, en mode texte, des annuaires de 1835 à 1939.

Sylvain.

jeudi 27 mai 2010

Les liens du jour

A copier-coller dans la barre adresse de vore navigateur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_en_France
http://www.marel.fr/
https://www.retraite.cnav.fr/portal/page/portal/Y_GP_NAT/Y_P_NAT_TECHNIQUE/Y_P_NAT_ACCUEIL
http://www.retraite.net/
http://www.fonction-publique.retraites.gouv.fr/data/Public/accueil.html

mercredi 26 mai 2010

Un livre pour apprendre la photographie

La médiathèque de Lisieux vient d’acquérir un livre incontournable dans l’apprentissage de la photographie : L’œil du photographe et l’art de la composition. Incontournable car un photographe n’est pas seulement quelqu’un qui maîtrise son appareil mais aussi quelqu’un qui sait construire son image.

Vous voilà prêt à prendre une photo de famille. Vous alignez les différentes personnes, vous apostrophez l’oncle Jean-Pierre pour qu’il rentre dans le cadre, vous demandez à tous de regarder l’objectif puis de sourire. Tout le monde ou presque sait prendre une photo. Il suffit d’appuyer sur le bouton de l’appareil au dessous de son index ou de son majeur. Pour autant, ce geste ne fait pas le photographe. Prétendre être photographe, c’est développer une approche artistique de la photo. Comme le souligne l’auteur du livre Michael Freeman, « composer et insuffler du caractère à une image demande un minimum d’effort […] C’est l’un des défis de la photographie : parvenir à dépasser le piège tendu par la facilité du procédé ».

Johannes Itten, professeur au Bauhaus dans l’Allemagne des années 1920, déclarait à ses étudiants qu’ils pouvaient créer un chef d’œuvre sans connaissance des règles de composition ou de la théorie des couleurs. Mais s’ils s’en sentaient incapables, ils feraient mieux d’apprendre. Justement, c’est là qu’intervient Michael Freeman, photographe à la renommée internationale. Il est l’un des rares auteurs à proposer un livre qui se consacre à l’apprentissage de ces règles.

Plutôt que « règles », Michael Freeman préfère parler de « principes » ou d’« outils ». Autrement dit, ce ne sont pas des commandements. Libre aux photographes de les mettre en pratique. Une photo réussie peut très bien s’en affranchir. Mais mieux vaut les connaître. Elles constitueront autant de guides pour placer le sujet, disposer les éléments dans le cadre ou encore diriger le regard du spectateur. Pour répondre à ces problèmes, l’auteur illustre son discours par des photos souvent simples mais très parlantes auxquelles s’ajoutent des schémas. Progressivement, le lecteur, qu’il soit photographe ou non, découvre pourquoi une photo séduit. Il appréhende les « secrets » d’une prise de vue réussie.

Le livre déborde largement le sujet, finalement assez théorique, de la composition. L’avant-dernier chapitre souligne qu’avant toute prise de vue, le photographe doit s’interroger sur son intention. Quelle type d’image souhaite-il obtenir ? Simple ou complexe ? Claire ou ambiguë ? Conventionnelle ou originale ? Documentaire ou expressive ? Autant de couples antinomiques au sein desquels le photographe doit choisir ou tendre. Dans le chapitre « le processus », l’auteur détaille l’attitude du photographe devant un sujet qu’il s’apprête à capturer. Un temps qui peut s’étaler sur plusieurs minutes ou sur une fraction de seconde. Là encore l’auteur explore un thème peu expliqué et il le fait de façon toujours aussi pédagogique. A travers plusieurs photos de la même scène, Michael Freeman nous livre sa patiente recherche du bon cliché. Sur certaines pages, il n’hésite donc pas à afficher ses essais, même ratés.

Au terme des 190 pages, le lecteur a la sensation d’avoir développé et affiné son regard, ce que Michael Freeman appelle « l’œil du photographe, cette façon si particulière de déceler en chaque chose vue une image potentielle ».

Michael Freeman, L'œil du photographe et l'art de la composition, Paris, Pearson Education France, 2007

Sommaire :
- Le cadre de l’image
- Principe de base de la composition
- Graphisme et éléments photographiques
- Lumière, couleur et composition
- L’intention
- Le processus

mardi 25 mai 2010

Exposition

La médiathèque participe au 6ème Printemps balkanique en partenariat avec l'association balkans-transit, c'est pourquoi ce mois de mai apparaît sous le signe des Balkans et notamment de la République de la Macédoine mise à l'honneur cette année.

Exposition : Photographies "Mélodie balkanique" de Marion Fichet
du 4 au 29 mai hall de la médiathèque










2007, Bulgarie. 2008, République yougoslave de Macédoine. 2009, Roumanie. Trois pays et trois séjours durant lesquels j'ai cheminé, allant au gré de mes intuitions, photographiant selon mes ressentis, cherchant toujours l'essence des choses. Sorte d'errance au service d'une quête : celle de l'essentiel ; d'où le choix du noir et blanc. Et d'où le choix de la photographie argentique qui me permet une démarche lente et profonde. De la prise de vue au tirage, libérer peu à peu le monde de ses surfaces, de ses agitations quotidiennes pour ne laisser apparaître qu'une "mélodie de l'arrière-plan" (Rainer Maria Rilke), un "paysage" commun. La Bulgarie, la Macédoine et la Roumanie m'ont donné à ressentir ce fond derrière les apparences. Marion Fichet

vendredi 21 mai 2010

François l'embrouille....

Vendeur informatique ! Une petite vidéo plutôt réussie pour finir cette courte semaine. Bon week-end de Pentecôte. Prochain billet mardi 25 mai.

jeudi 20 mai 2010

Small boat, big sea...

Ed Laurie sera-il un peu moins confidentiel par delà le Channel en 2010?
Il y a des chances, depuis son passage sur nos terres françaises fin 2009, ce songwriter né à Londres, catalogué un peu vite dans la case ‘ballades folk’ s'est fait apprécier.
En bon faiseur de dentelle ciselée, Ed Laurie est un multi-instrumentiste (piano et guitare) et pas vraiment un perdreau de l’année en musique.
Après un passage au théâtre et dans quelques groupes rock, il sort son vrai premier album en novembre 2009 'Small boat, big sea' chez Tôt ou tard, rien de moins, assorti d'un clip tourné dans les Landes.





Très facile d'entrer dans son univers tranquille et intime par le biais de cet album un rien littéraire. 'Albert' est une chanson inspirée par le héros de l'étranger de Camus et 'Small boat, big sea' me ramène aux aventures de Tim, le jeune héros d'Edward Ardizzone, auteur-illustrateur cosmopolite de littérature enfantine du début du XXe qui lui aussi vogue en mer sur d'improbables embarcations... et s'en sort très bien.




Ecoutez bien et vous décelerez les influences cosmopolites des origines d'Ed Laurie, brésiliennes, russes ou encore écossaises par sa famille et européennes par son expérience.
Au travers de ses textes nonchalamment énoncés, sa voix profonde aux trémolos aigus est élégamment enrobée, selon les titres, par une clarinette, un quartuor à cordes, une trompette ou un ukulélé. Ajoutez à cela la participation d’un certain Joseph Racaille ou d’une certaine Ane Brun et vous aurez une idée juste de la tonalité de ces plages sonores.



Quelques titres écouter :
'Meanwhile in the park' pour la poésie du texte.
'Andalucia'
pour le solo de trompette sud américaine qui accompagne la guitare flamenca de Ed Laurie et révèle le talent d'interprète de ce musicien.
'By the coconut tree' pour la nostalgie des îles qui nous saisit.
'One clues too few' qui dévoile une autre facette multicolore et enjouée...

Sous la couverture de 'Tim all alone', vous accéderez aux nouveautés 'Cinéma' du mois.
Sous la couverture de 'Tim and the lightouse', vous accéderez aux nouveautés 'Musique' du mois.

mercredi 19 mai 2010

Littérature des Balkans

Après la rencontre avec la bulgare Theodora Dimova remarquée notamment pour son surprenant roman Adriana et de Florina Ilis, auteure de La croisade des enfants, véritable tableau de la Roumanie contemporaine sous le regard complice d'adolescents en voyage, nous poursuivons notre découverte de la culture des Balkans avec un auteur serbe, David ALBAHARI et l'un de ses romans : L'homme de neige.


L'homme de neige présente beaucoup de similitudes avec son auteur puisqu'il s'agit d'un écrivain d'ex-Yougoslavie invité en résidence dans une université nord-américaine. Malgré l'excellent accueil matériel qui lui est réservé, le narrateur reste confronté à une forme d'incompréhension liée à une vision déformée de son pays que véhiculent les universitaires qui l'entourent. Avec une écriture minutieuse, dense et précise, David Albahari s'interroge, de façon presque fataliste, sur le sens de l'histoire, sur la géographie et sur leur enseignement.

"Ha!"a lancé le professeur de sciences politiques en me voyant apparaître à la porte de son bureau. Voilà une ponctualité, a-t-il dit, à laquelle on ne s'attendrait pas de la part de gens des pays dont je venais, mais vu que j'étais originaire d'une région frontalière, il estimait que j'avais probablement combiné en moi des qualités différentes, atténuant celles qui étaient typiques et accentuant les inhabituelles. La surprise qu'il me destinait, c'était un livre. Il le poussait vers moi, sur son bureau, tout en le couvrant de sa main. "Pas si vite", a-t-il dit quand j'ai tendu le bras. Il a retiré sa main. Atlas historique de l'Europe centrale et orientale, ai-je lu sur la couverture. "ici, a dit le professeur de sciences politiques en tapant sur le livre de son index plié, est inscrit votre destin, ici est le noyau dont tout procède et où tout conflue."Je n'ai rien dit. "C'est le meilleur livre sur les peuples fantômes qui, même au bout de mille ans et plus, n'arrivent pas à trouver la paix, errent sans cesse à travers des espaces qu'ils ont depuis longtemps transformés en cimetières, en pays des morts, convaincus que seul le monde de l'au-delà est le vrai monde, que l'inconsistance est la vraie plénitude et que les frontières ne sont que des pures inventions."



Ses autres romans :


L’appât,
Gallimard, 1999
Le livre bref,
Griot, 1999
Goetz et Meyer,
Gallimard, 2002
Tsing,
Est-Ouest Internationales, 2004
Globe-trotter,
Gallimard, 2006
Mrak, ténèbres,
Ginkgo, 2007
Hitler à Chicago,
Les Allusifs, 2008
La langue est de l’histoire, et le récit est de la géographie,
in L’Histoire ou la Géographie, meet, 2008
Dans le hall,
Revue meet n°12, Le Caire/Vancouver, 2008









mardi 18 mai 2010

Grand prix du Cafard cosmique

L'information est tombée la semaine dernière. Le site incontournable pour tous amateurs de littérature de l'imaginaire "Le Cafard cosmique" vient de remettre son prix spécial.






Le gagnant est le recueil "Océanique" de l'auteur Greg Egan paru aux Éditions Le Bélial.

Les autres ouvrages sélectionnés étaient :


"Le club des policiers yiddish" de Michael Chabon (Robert Laffont)


"Le Déchronologue" de Stéphane Beauverger (La Volte)


"World War Z" de Max Brooks (Calmann-Levy / Interstices)


"Océanique" de Greg Egan (Le Bélial’)


"Gagner la guerre" de Jean-Philippe Jaworski (Les Moutons Electriques)


"Vision Aveugle" de Peter Watts (Fleuve Noir / Rendez-vous Ailleurs)


En cliquant sur les titres des ouvrages vous accèderez à leurs critiques sur le Cafard cosmique.

Liste d'ouvrages de SF de très grande qualité que vous retrouverez naturellement au rayon SF de la médiathèque.

Source "Le Cafard cosmique" : http://www.cafardcosmique.com/Le-Prix-du-Cafard-cosmique

La référence en matière de littérature de l'imaginaire.

samedi 15 mai 2010

Babelio, le Facebook des amoureux de littérature

Grâce à ce service typiquement web 2.0, les amateurs de livres ont leur réseau social. Vous pourrez partager en ligne votre bibliothèque et vos critiques de livres. Fort de ces informations, Babelio vous orientera vers des ouvrages à votre goût ou vers les bibliothèques d’autres inscrits.

En bon et dévoué serviteur, j'ai testé Babelio pour vous. Le fonctionnement du site est simple : après une incontournable phase d’inscription, je constitue ma bibliothèque. Autrement dit, j'entre les livres que j'ai lus. Un moteur de recherche interne m'évite de taper les références entières. J'y introduis toute ma littérature : aussi bien les livres aimés que détestés, les livres achetés ou empruntés, les livres lus ou à lire. J'ai ensuite la possibilité d'affecter une note et une critique à chaque bouquin. Et, plus original, un formulaire m'invite à ajouter des citations qui en sont extraites.

Mais pourquoi comparer ce système à Facebook ? Babelio est également un site de réseau social, autrement dit c'est un espace de rencontre et de discussion. On s'y fait des "amis" (je tiens à mettre les guillemets) et on partage ses impressions et ses découvertes. Mais alors que Facebook part dans tous les sens, Babelio se cantonne au domaine du livre. Pour chaque ouvrage que j'ai intégré dans cette bibliothèque virtuelle, le site m'indique les autres lecteurs du livre. Je découvre ainsi que 762 inscrits ont lu comme moi L'élégance du hérisson mais qu'une seule personne a inscrit Vers l'économie 2.0. Bah oui, c'est justement moi. L'impression se confirme au fil de mon exploration : les lecteurs de Babelio mettent plutôt des romans que des essais ou des documentaires. Soudain, je me sens moins seul : deux autres membres ont aussi lu Le Cheval Soleil de l'islandaise Steinunn Sigurdardottir. Un petit tour sur le profil d'une des lectrices et j'apprends que nous avons sept livres en commun dans notre bibliothèque. Aurions-nous les mêmes goûts ? Peneloppe277 - c'est son pseudo sur Babelio - aime apparemment la littérature : elle a inscrit 5877 livres. Face à une telle bibliovore, rien d'étonnant à trouver des ouvrages communs. Une option m'amuse : je peux calculer mon quotient de proximité littéraire avec elle. Zut, il faut avoir inscrit au moins 30 livres dans sa bibliothèque pour que le calcul s'opère. En tant que nouveau sur Babelio, je ne suis qu'à 18.

Au fil des jours, le site s'anime pour moi. Quelques inscrits me souhaitent la bienvenue. Je découvre les dernières critiques laissées sur des livres que j'ai lus. J'explore plus en profondeur. Pour chaque ouvrage de ma bibliothèque, Babelio me suggère une sélection d'autres livres du même genre. Ça me rappelle les fonctionnalités d'un célèbre libraire en ligne. Amazon, sort de ce corps ! Quelques membres proposent enfin d'échanger leur livre contre un des miens.

Alors ce Babelio, que vaut-il ? Tout amateur de livres aime partager ses coups de cœurs ou ses déceptions. Ils souhaitent aussi découvrir des titres en accord avec ses goûts ou lire les avis d'autres lecteurs. Le service Babelio répond à ses besoins, de façon efficace, facile et gratuite.

(Je suis arrivé aujourd'hui à 25 livres. Le quotient de proximité littéraire est en vue !).

vendredi 14 mai 2010

"1969, Aghanistan avant..."


C'est le bel espace lumineux de La Galerne*, au Havre, que le photographe Henri Brauner a choisi pour nous proposer une sélection de ses clichés rapportés d'Afghanistan en 1969.
La Galerne, c'est une authentique librairie... de libraires : hommes et femmes compétents, aussi prêts à vous conseiller qu'à vous laisser savourer une lecture à la volée.
Ce lieu est pensé pour diffuser une ambiance feutrée - canapés, coins et recoins où se vautrer - et piquer notre curiosité - profusion de tables thématiques avec sélections des libraires- et il est également nourri de rencontres littéraires avec des auteurs, séances de dédicaces, de débats et expositions variées.

L'exposition d'Henri Brauner s'intitule "1969, Afghanistan avant...". "Avant la proclamation de la République Démocratique d’Afghanistan, avant l’intervention du « Grand Frère Soviétique », avant les guerres fratricides et les désastres qui suivirent…"

Parti pris de l'artiste, vous n'y verrez aucune photographie de paysage, mais ce dernier se laisse deviner dans chacun des portraits enturbannés, car l'aridité de la terre est intimement liée à la rudesse de la vie de ces hommes, la poussière les accompagne à chaque instant, cela se lit sur ces visages de tous âges qui habitent la rue, terrain de leurs jeux, de leur commerce, scène du poids de leurs traditions.
Vous y découvrirez un écrivain public, des bergers, des cavaliers fiers de leur monture, mais aussi des visages dissimulés pour échapper à l'objectif ; vous ressentirez le poids du soleil et de l'ombre qui rythme les jours des voyageurs en bus délabrés aux invraisemblables décorations défiant le temps...

Ces photographies sont d'autant plus précieuses qu'elles ont été prises dans des lieux dorénavant livrés à la guerre et interdits d'accès.


Le sourire empreint de douceur et de fierté de ce père contraste avec le regard sérieux de son petit garçon.




Ces quatre femmes voilées sont en réalité les épouses de l'homme fermant leur marche. Ce cliché a valu à Henri Brauner d'essuyer les foudres dudit époux, furieux qu'on (lui) vole leur image ! Il est vrai que, juste avec un clic, on pourra noter la finesse des souliers de chacune d'elles et même déceler le galbe d'un mollet...




Ce jeu de manège consiste à se tendre le plus près du sol pour y récupérer une pièce placée par terre, ce que traduit vraisemblablement le sourire de l'homme vu de face.

Cette scène de joie et de légèreté est la dernière vue de l'exposition.



Et si vous voulez en savoir plus sur l'Afghanistan, je vous conseille la lecture du dernier numéro (avril-mai) de la revue Manière de voir éditée par le Monde diplomatique au titre évocateur "Imprenable Afghanistan".

Prenant part à la manifestation de cet été Normandie impressionniste 2010, la médiathèque de Lisieux accueillera Henri Brauner en juillet et en août pour une série de photos nommée Lumières normandes.

*Librairie La Galerne
du lundi au samedi 10h-19h
148 rue Victor-Hugo- Le Havre
0235432252

mercredi 12 mai 2010

MORSE...

Sorti en salle en février 2009, ce film suédois réalisé par Tomas Alfredson revisite et sort le vampire de son univers gothique (Dracula) ou totalement niais (Twilight) pour le replacer dans notre quotidien.


Car MORSE est une histoire de vampire. Un vampire ayant l'apparence d'une jeune fille de 12 ans, ça fait longtemps qu'elle a douze ans dira-t-elle à Oskar, jeune garçon qu'elle rencontrera au pied de l'immeuble où elle vient d'aménager et avec lequel elle va se lier d'amitié. Oskar jeune garçon solitaire et souffre douleur de ses camarades, est au départ intrigué par cette fille qui sort en T-shirt la nuit malgré le froid (on est en Suède). De plus l'arrivée d'Eli coïncide avec une série de meurtres inexplicables. Oskar ne tardera pas à découvrir la vérité sur Eli et malgré cela il ne la rejettera pas, au contraire...



MORSE est un film superbe, la photographie est magnifique, la réalisation très simple, pour ne pas dire basique confère un ton juste à cette histoire très bien servie aussi par la musique discrète mais efficace de Johan Söderqvist. Les acteurs sont vraiment convaincants malgré leur jeune âge, mention particulière pour Lina Leandersson qui joue le rôle d'Eli.


Une belle histoire qui redonne au thème du vampire toute sa beauté et sa noblesse. Le film a obtenu le Grand prix et le Prix de la critique au 16ème festival de Géradmer. D'autres récompenses sont venues enrichir son palmarès toutes sont largement méritées mais plus qu'un long discours, je vous invite très fortement à regarder ce film qui sera très prochainement dans les bacs de la médiathèque.




mardi 11 mai 2010

Page blanche

Aujourd'hui je sèche, alors ce sera page blanche,... mais sur papier timbré !

vendredi 7 mai 2010

Nouveau musée

EVENEMENT !
Le Centre Pompidou-Paris fait des petits : voici le Centre Pompidou-METZ.


Ouverture dans moins d'une semaine et déjà une programmation bien fournie.

jeudi 6 mai 2010

Sans titre

Un morceau de soleil
Vient me frapper la tempe
Et je tombe inconsciente
Dans une rêverie profonde
Qui finit lorsque l'ombre
D'un nuage me détruit.

mercredi 5 mai 2010

Prix du livre et tremblement de terre...

Le tremblement de terre ayant eu lieu au Chili, en début d'année, pourrait faire augmenter le prix des livres un peu partout dans le monde.

Le Chili sans être un des principaux producteurs , représente tout de même autour de 10% de la production mondiale de pâte à papier, élément de base après le bois servant à fabriquer ledit papier.

Le séisme ayant détruit une grande partie de l'outil industriel du pays, la production mettra un temps certain à repartir et donc le papier étant plus rare, il se fera aussi plus cher. Les doués en économie pourraient aussi rajouter que la baisse de l'euro par rapport au dollar pourrait amplifier aussi l'augmentation du prix du papier et donc par répercussion celui du livre.

Pour ce qui est de l'édition française, certains gros éditeurs ont des stocks de papier à disposition et réussiront à tenir leur rythme de publication par contre les petits éditeurs devront réduire leur nombre de publication. C'est le cas par exemple des Moutons électriques qui ne vont plus publier qu'une seule nouveauté par mois (http://www.moutons-electriques.fr/)


Alors voilà cher lecteur ! A cause d'un tremblement de terre au Chili peut-être vas tu payer un peu plus cher ton roman de plagiste ! Peut-être aussi que moins de nouveautés seront publiées pendant quelques mois ! Dures conséquences pour le prestigieux milieu culturel français !

Les chiliens par contre, eux doivent trouver que l'on s'en sort pas si mal !!!!

Sources :
http://www.actualitte.com/actualite/18768-tremblement-terre-chili-prix-papier.htm
http://www.moutons-electriques.fr/

L'image de la bobine de papier m'attendait à cette adresse ;-)
http://www.crpf-poitou-charentes.fr/Le-tiers-des-bois-commercialises.html

La première photo a été récupérée à l'adresse ci-dessous :
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2292.php

mardi 4 mai 2010

Dominoterie


Damier ornementé de la Maison Perdoux à Orléans, probablement du tout début XIXe siècle : estampe gravée sur bois, coloriée au pochoir, sur papier vergé (H : 35,5 - L : 44,5 cm) collée et servant de renfort au dos d'un plan dessiné du quartier de la Porte d'Orbec de Lisieux vers 1810 [coll. Bm Lx : XI 26].