samedi 6 avril 2019

Atelier d'écriture 16 mars 2019






Scènes de Tarots



Carte n° 15



L’air du matin est frais. Pas un nuage à l’horizon. Ciel bleu, limpide presque transparent.

A côté du sentier il s’est installé, à l’aise, sur son petit tabouret  qui touche d’une patte la pelouse et avec les autres les cailloux, la terre argileuse.

La palette de couleurs à la main et sa mallette de peinture à gauche, par terre. Il est déjà concentré sur son œuvre.

La toile, posée juste devant sur  le trépied, attend d’être chatouillée par le pinceau provocateur.

A qui appartient cette respiration profonde qu’il entend  derrière lui ? Presque sur  son épaule droite ?

La gamine, attentive, regarde sans rien dire depuis un moment. Ses cheveux noirs attachés vers l’arrière, sa jupe longue protégée par  une blouse orange laissent échapper une idée de son âge : assez âgée pour se promener toute seule mais pas suffisamment pour aller au bal du village.

Monsieur l’artiste tient à peine compte de cette présence enfantine. Chapeau sur la tête, moustache blanche, tenue plus adaptée à la ville qu’à la campagne.

La concentration de ces deux êtres est épatante. Ils semblent figés dans une image de carte de Tarot.



Elina

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Carte n°21



A la veille de la bataille de Waterloo Napoléon B passe ses troupes en revue :

Il s'arrête devant chacun de ses " gronards"  pour les féliciter d'avoir parcouru un si long périple à travers l'Europe : mal chaussés, affamés, transis de froid, les rescapés font pourtant bonne figure et essaient de porter fièrement leur uniforme !

Au garde à vous  devant leur empereur, le fusil à baïonnette contre leur flanc et coiffé de leur couvre-chef à plumet ! 

Napoléon revêtu de son grand habit de général des armées, se redresse de toute sa petite taille, chaussé de bottes flambantes neuves, elles, ....

Il s'adresse à eux comme à des enfants, debouts devant leur père, obéissants et admiratifs !

Derrière tout ce beau monde, on aperçoit des toits d'édifices slaves, avec leurs dômes et leurs flèches !

Tout a l'air calme et serein, et dans l'air flotte une odeur de victoire!

Or, dans l'ombre, se dresse une silhouette inquiétante : c'est celle du diable costumé en polichinelle et qui, les deux mains posées sur les genoux, se gondole come un fou ! Un fou ?  "le fou du roi" ou de " l 'Empereur" : car en fait, il sait, lui, que le petit "caporal" et son armée ne sortiront pas vainqueurs, mais sont à la veille de prendre la plus belle "déculottée" de tous les temps et qu'à la suite de cet évènement historique il en sera fini du beau rêve napoléonien !!



Christiane

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Carte n°4



C'était un jour radieux, nappé d'une brise estivale. Il faisait un temps à jouer dehors et laisser la maison s'aérer ! Je voyais ma grande sœur, qui s'était assise sur les marches de la porte d'entrée ; elle portait cette charmante robe d'un rose doux, qui me faisait ressentir de la tendresse. Ses longs cheveux clairs étaient détachés, je pouvais les contempler voler au vent. Avec quoi jouait-elle dans ses mains ? Je ne le sus point. La seule chose importante est qu'elle était heureuse et s'amusait. Un peu plus à ma gauche, ma maman avait sorti une chaise, sur laquelle elle venait de s'asseoir. Son haut noir avec le bout des manches blanc détonnant avec son visage clair et sa longue jupe bleu ciel, mais s'accordait à la perfection avec ses cheveux d'ébène. Elle tenait sur ses jambes ma plus petite sœur, qui était vêtue d'une petite robe blanche. Ma mère essayait de la distraire à l'aide d'un petit moulin à vent qui tournait doucement. Cependant il était impossible de détourner son regard qui fixait avec attention ma grande sœur. Elle semblait résolument captivée par ce que mon ainée tenait entre ses petits doigts.



Micka

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Carte n°3



Chaque dimanche, après le goûter, ma sœur et moi avons l’habitude d’aller au parc jusqu’à ce que les becs de gaz ne s’allument !

Le printemps est frais cette année, nous avons sorti nos capelines, d’autant que le rendez-vous avec Félicie risque de durer jusqu’à la nuit. A moins que, comme la dernière fois, sa jupe ne se prenne dans les rayons de son vélo et qu’elle n’arrive pas !

Ce serait dommage, il y a tant à dire sur les beaux militaires revenus du front, en permission.

Il y a même Paul, là en uniforme. Quel séducteur ! Nous nous saluons… Ah, si il pouvait quitter ses amis pour se joindre à nous !



Dominique

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Carte n° 6



Quelle belle pièce bien éclairée. Dans le fond, on peut, de l’intérieur, apercevoir à l’extérieur quelques arbres, à travers les rideaux bicolores qui ornent la fenêtre.

Dans un coin, sur un meuble haut, est posé un vase garni d’un bouquet de fleurs fraichement composé. Sur une table, couverte d’une nappe en dentelle blanche, se trouve un plateau de bois avec un service à thé en céramique.

Bien à leur aise, l’une joliment vautrée dans un beau fauteuil rembourré vert citron, l’autre sur une chaise, ou plutôt un tabouret bien confortable, posé sur un tapis d’orient. Noblement habillées dans des costumes d’époque, deux femmes discutent de leurs affaires ou pourrais-je dire de tout et de rien en buvant du thé.



Chimène



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Carte n° 17



C’est la fenaison. Un homme, courbé, tenant une grande faux, coupe l’herbe abondante. Au premier plan, trois femmes, armées de fourches à deux dents, retournent et étalent le foin tout frais. L’une, à droite de l’image, penchée vers l’avant, tient sa fourche à deux mains dans un geste précis, rassembleur. Elle est vêtue d’une longue jupe bleue, d’un corsage noir, , les manches retroussées sur les avant bras, et porte un large chapeau jaune, de paille peut-être. On distingue à peine sons visage. Une autre, d’un geste large de sa fourche étale l’herbe fraichement coupée. Ses mains tiennent l’outil, la gauche en haut du manche, l’autre au deux tiers, comme pour se donner plus d’appui, plus de force. On sent un travail long et fatiguant. Sa jupe noire surmontée d’un corsage bleu, mettent en valeur sa silhouette. Elle porte aussi un chapeau de paille large qui protège bien le visage du soleil. Une troisième femme, de face, debout, la main droite sur la hanche, se repose un peu. Elle regarde sa compagne en s’appuyant sur sa fourche plantée dans l’herbe, dont elle tient le manche appuyé sur son épaule. Elle est vêtue d’une longue robe rouge très seyante. Son visage, encadré par une sorte de capeline est paisible. Près d’elle, un panier chargé de victuailles attend l’heure de la pause.

Au loin on aperçoit le clocher d’un village et quelques maisons. Des arbres ont l’air de border une route mais on ne la voit pas.

Tout est calme, le ciel est bleu d’azur.



Michèle

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Carte n° 20



Six personnages

Au centre le plus jeune, peut-être espagnol- sabot au pied- pantalon de grosse toile rapiécée au genou ceinturé avec un tissu à la façon de son pays- chemise blanche retroussée sur ses bras et ouverte sur son torse- chapeau sur sa tête- cheveux noirs. Il est concentré en appui sur sa jambe droite, le corps un peu en avant. Le bras droit le long de son corps, le gauche replié avec dans sa main une boule de bois. Devant lui une planche. Il fixe un point hors champ. Si l’image s’animait, il pointerait et lancerait sa boule dans les quilles.

A sa droite, un homme pied nu- pantalon bleu qui dégage ses chevilles- veste noire- chapeau de paille. Main derrière le dos- visage en direction du joueur. Pas d’expression- épaule un peu basse. Il est plus petit que tous les autres.

Derrière l’homme qui joue, deux hommes attendent leur tour en file indienne. Le premier porte chaussures- chemise blanche- petit gilet. L’homme derrière lui chuchote à son oreille. Mêmes vêtements mais rouge avec un feutre sur sa tête. Il a lui aussi une boule au bras gauche.

Les hommes à droite du joueur sont debout dans l’herbe verte. Derrière eux le ciel bleu.

A gauche du personnage principal, un banc avec deux « anciens ». Derrière eux une haie haute et verte. L’un a une canne, l’autre un parapluie. Celui de gauche a un uniforme casquette- pantalon blouse bleu foncé- garde champêtre peut-être facteur- en appui sur sa canne avec ses deux mains, il regarde la scène. Ses épaules sont larges. Sur son côté droit, l’autre homme, peut-être instituteur- gilet jaune- veste sans doute en velours grenat- pantalon rouge- chaussure noire- chapeau de paille- élégant.

C’est le joli mois de mai, en pleine période impressionniste, peut-être dans le Beaujolais.



Ghislaine

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Carte n° 11



Cette histoire, c’est l’histoire de deux personnes voguant sur l’eau.

C’est dimanche sur cette photo impressionniste.

En fait, ce canoë croise un autre canoë.

Je le vois bien, la quiétude est de mise.

Ils se sont mis au vert, comme ce canoë vert.

L’air est pur et les oiseaux pépient.

Nous sommes au printemps, ils ont la pépie

A force de pagayer comme des malades

Sur ces canaux où il n’y a pas de guinguette

Car elle a fermé ses volets depuis longtemps.

Pourtant une bonne orangeade ferait bien l’affaire

Après cette balade, ainsi que une bonne douche

Sous cette cascade, entre camarade,

En évitant une dégringolade en forêt de fontainebleau

Où elle se dessine au fond de ce tableau.



Michel

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Carte n° 13



C’est une réunion quelconque car rien n’indique le lieu et l’objet de ce rassemblement. Une femme au premier plan tourne le dos. Elle semble seule, un peu à l’écart du reste de l’assemblée. Grande, mince elle est vêtue d’un ensemble élégant, aux manches bouffantes qui donnent une ampleur au vêtement. Son chapeau bien visible  laisse apparaître une chevelure épaisse torsadée en chignon. A l’arrière plan des personnes, assises ou debout, des couples pour la plupart ont l’air très attentifs. On dirait qu’ils consultent des documents. Les femmes ont revêtu des robes soyeuses et fluides .Elles sont coiffées de chapeaux aux couleurs en harmonie avec leurs vêtements. Les hommes portent tous des redingotes et des chapeaux haut de forme, dans des teintes austères. Ce tableau est figé et même le mobilier, deux chaises et une table  ne donne pas une impression d’ornement. Malgré le peu de mouvement on sent qu’il va se passer quelque chose.



Anne-Marie



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Carte n° 5



Soirée de veillée dans une maison bourgeoise du XIX° s

La mère et ses enfants sont dans le salon. Un rideau relevé permet d’apercevoir le couloir au papier jaune orangé. On distingue qu’il est imprimé mais on ne peut pas voir les motifs. 

Le mur du salon est recouvert dans sa partie supérieure d’un papier vert imprimé de losanges et de fleurs. Le bas du mur est ornementé de panneaux de bois teinté.

Le parquet est décoré d’un tapis bleu. 

La mère est assise dans un grand fauteuil couvert de velours rouge foncé. Elle porte la tenue traditionnelle de la région : un chemisier vert, une robe noire protégée d’un tablier blanc. Un châle jaune couvre ses épaules et, ses cheveux sont protégés d’une coiffe en dentelle.

Son fils est accoudé au fauteuil et pose tendrement sa tête sur le bras de sa mère. Elle lui lit une histoire dans un livre posé sur ses genoux. Avant de lire le livre elle devait ravauder quelqu’ouvrage parce qu’elle tient encore un bout de laine dans la main droite. La pelote est tombée sur le tapis. Elle intéresse beaucoup le chat noir et blanc de la maison. Sa queue relevée, ses oreilles en pointe et son regard attentif prouvent que cette pelote de laine ferait un bien joli jouet.

Face à la mère, une toute jeune fille est assise sur un pouf recouvert de tissu vert foncé avec des franges.

La jeune fille est vêtue simplement : robe rose protégée d’un tablier bleu comme le tapis. Elle porte un bonnet de coton. Elle est en train de broder une petite pièce.

La soirée est calme et paisible. Il fait bon dans cette pièce

Attendent-ils le retour du père ? Ou bien est-ce lui qui a peint cette charmante image ?



Léonie


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