vendredi 24 mars 2023

Atelier d'écriture du 11 mars 2023



Comme vous le savez peut-être, en mars a lieu le Printemps des poètes, événement national mettant en lumière la poésie sous toutes ses formes.
L'occasion de se lancer une nouvelle fois dans l'écriture poétique !
Sur le thème de cette édition 2023, les frontières, voici ce que Laure nous a proposé :

Ecrire quelques lignes sur ce que vous évoque chacune de ces photos :


Ecrire quatre poèmes :
- pour quelqu'un que l'on ne connaît pas ayant pour titre : « A toi qui... »
- thème « Nos frontières intérieures »
- thème « Passeur ou passeur »
- thème « L'amour au-delà des frontières »


Hélène

 

1.

Le soleil brûle la terre et sa vie végétale
Le grillage est découpé
pour un espoir de liberté
Son cœur brûle de paix en rafale
No man's land
One man dream


2.

Jérusalem, je t'aime et je te hais
Quand seras-tu un lieu de paix
Inconditionnel ?
J'en supplie l'éternel.


3.

Grillages et barbelés
Interdit de passer
Lames de rasoir
Sans possibilité d'Espoir
Honte est dans mon cœur
Que de malheurs.


4.

Économie, business,
Au plus fort la pouque
Pour de la merde en paquets
Quel gâchis
Alors que chaque être humain
Pourrait ne plus avoir faim.


5.

Passeport
Pour moi
Passe-pas pour toi
Pour mes plaisirs
Pour ta survie
Pas d'égalité
Où va l'humanité ?


« À toi qui... »

À toi qui
Loin d'ici
Es mon frère
À toi qui
Près d'ici
Es ma sœur
Frères et sœurs
Sœurs et frères
Êtres humains
Humains
Êtres
  Fraternité
  Sororité
  Respect
  Liberté
Poésie pour ta vie
Douceurs pour ton cœur.


« Nos frontières intérieures »

nos frontières intérieures
Les tiennes, les siennes, les miennes
Les nôtres
Je les connais ou les découvre
Les reconnais et les ouvre
Je les accepte ou fais avec
Mais je peux jouer
Les faire bouger
Ou ne pas en déroger
Les accueillir
En discuter
Philosopher
Réfléchir
Et avancer
Parfois m'en excuser
Et toujours chercher
Un peu plus d'humanité.


« Passeur, passeur »

passe passe passera la dernière la dernière,
Passe passe passera la dernière y restera
Elle nous a volé trois p'tits sacs de blé
Nous la rattraperons et nous lui donnerons trois p'tits coups d'bâton...
  À 5 ans, en cours de récréation
  Je chantais cette chanson
  C'est vrai faut pas voler
  C'est vrai faut des sanctions
  Mais faudrait un autre couplet...
...Je lui ai donné trois p'tits sacs de blé
      N'avait pas à manger
      Alors j'ai partagé
      Aussi trois p'tits bonbons.


« L'amour au-delà des frontières »

Une terre ronde où l'on pose tous nos pieds
Une même Lune qui décline ses quartiers
Un même Soleil qui éclaire
et réchauffe notre air
Un humain unique
Une humanité multiple
Capable du pire comme du meilleur
Comment cultiver ses bons côtés
Pour trouver la Paix ?



Laure


1.

14h
Pas un nuage à l’horizon
Douceur visage caresse
Réalité, mirage ou vision ?
No limite, espoir, jeunesse


2.

A vendre !
Mur béton 50m de long sur 6m de haut
DPE vierge
Espace vert à défraichir
Faire offre
Pas sérieux s’abstenir


3.

Aille, ouille
Dans les livres d’histoire, je ne m’imaginais pas que je le vivrai un jour. Jamais ne cesse. Ici ou ailleurs.
Papy. Mamie. Nous maintenant.
Je charge mon sac à dos de mes quelques effets.
La route sera longue. La boule au ventre.
Peur et espoir.
Incertitude du lendemain.
Ils sont là, ils nous attendent.
800€. La nuit est là.
Pince coupante. Cris de chien.
J’ai envie de dormir. Froid. Noir.


4.

Je le tiens
Tu le tiens
Par la manivelle
Le premier de nous deux
Qui lâchera
Aura tout perdu


« A toi qui… »

A toi qui valses la nuit.
Perdre ou sauver des vies ?
Par vents, accalmies ou pluies.

A toi qui portes nos frères
fatigués des lourdeurs des guerres
par-delà les frontières

A toi qui dérives au grand large
Avec espoir mais peur du naufrage
Transportant des cœurs de tout âge

Je te dis bon courage
Garde le cap, ne chavire pas
Tu portes la vie, ne chavire pas.


« Nos frontières intérieures »

A : Ecoute moi ! Vas-y !
B : Non pas encore, n’y va pas.
A : Trouillard, poule mouillée
B : Prudence, savoir attendre
A : C’est pourtant pas sorcier
B : On n’a pas dit ça
A : Vas-y je te dis, tu seras libéré
B : Mais qu’en sais-tu toi ? T’y ai jamais allé.
A : Quoi de pire que ce qu’il a déjà vécu ?
B : Si c’était si simple.

Respiration. Palpitant. En haut de la colline Mohamed s’élance, court, dévale la descente, saute… Raté ! Encore raté !

225e essai. Genoux saignants. Mains écorchées. Mohamed retentera demain s’il est toujours vivant.


« Passeur ou passeur »

Monstres barbares
Détenteurs de la vie ou la mort
Je vous déteste
Je vous hais
Assoiffés de richesse
Assoiffés de vies
Je vous déteste
Je vous hais

Glorieux courageux
Détenteurs de la vie ou la mort
Je vous vénère
Je vous aime
Assoiffés de sauver
Assoiffés d’espoir
Je vous vénère
Je vous aime


« L’amour au-delà des frontières »

Anéantie de notre séparation
Mon cœur bat en explosion
Tu m’as dit pars c’est de raison
Mais la vie ne vaut rien sans toi

Je ne survivrai pas
La vie ce n’est pas ça
Alors ne m’en veut pas
Mais je rebrousse chemin pour toi



Cathy


Image 1.

Nom Giver
Prénom Mike
L’homme qui trouve la solution à tout.
Le voilà bien installé pour se reposer de son périple.


Image 5.

Passeports multicolores
le mien est bordeaux


A toi qui fais avancer mon stylo
Entre toi et moi, il n’y a pas de frontières
Toi ma tête qui pense
Toi mon corps qui accomplit
Toujours complices mais au-delà des frontières
Il se peut que mon corps n’avance plus et s’incruste alors la maladie.
La malle de toutes mes histoires que je me répète en boucle et qui me fait stagner jusqu’à ne plus dormir, ni manger mais beaucoup ruminer.
Un seul remède, reprendre le sens de ma vie pour retrouver la joie et me dire que quand la santé va, tout va.


« Nos frontières intérieures »

Rire ou pleurer ?
Et pourquoi pas pleurer de rire ?
En yoga du rire, il n’y a pas de frontières
puisqu’il est international
Tout le monde parle le même langage
Et si le rire vient, c’est bien
S’il ne vient pas, c’est bien aussi



Mélanie


« A toi qui »

A toi, médecin sans frontières
Que l’on ne peut accuser de polluer la Terre
Tu vis l’horreur des guerres,
De la misère
Tu fais preuve d’une abnégation sans faille
Soigner, sauver, vaille que vaille
Tu mérites mille médailles
Pour ces honorables batailles


« L’amour au-delà des frontières »

Autrefois réservé aux aventuriers, aux voyageurs
Avides de découvertes, d’explorations
A la recherche de paysages inconnus
Mais aussi de rencontres impromptues

Aujourd’hui accessible aux surfeurs
Férus, sur leurs ordinateurs, de navigation
Qui peuvent faire leur choix sur leur écran comme dans une rue
Et trouver l’amour de cette façon saugrenue



Zoé


« A toi qui »

A toi qui ne sais pas qui je suis
A toi qui vis en pensant ne pas me connaître
Que ce soit dans tes rêves, ton subconscient ou bien ta vie,
Jamais tu ne sauras l’existence de mon être

A toi que j’idéalise
A toi que j’imagine
Au fin fond de mon esquisse
Je te sens vivant, présent, existant

A toi qui es étranger
A toi qui viens du monde
Sache que dans mon cœur,
tu existeras à jamais

A toi qui m’inspires, en écrivant ces paroles
A toi qui occupes mes pensées
Je te laisse désormais vagabonder
vers ta destinée


« Nos frontières intérieures »

Je te regarde, je te souris
Je t’explore, et te déchiffre
Mais qui es-tu vraiment,
Jeune homme aux yeux exaltants.

Tu es pour moi une énigme,
Tu es pour moi une enquête,
A la recherche de tes mystères,
Je vogue au gré de mes découvertes.

Je ne m’attends pas à la vérité,
Je ne m’attends pas à une révélation
Mais, si, malgré mes efforts vains

Je parviens à trouver la clé
Je trouverai un jour ton être
Et j’ouvrirai enfin nos frontières intérieures.


« Passeur ou passeur »

Passeur ou passeur,
sur un terrain de football,
de basket, ou de tennis
qui peut mener à terme d’une victoire.

Passeur ou passeur
En Seine Saint Denis,
où les pauvres gens abandonnés
tentent de se faire un peu d’argent,
en vendant des stupéfiants.

Passeur ou passeur
Ces milliers de gens
qui risquent leur vie
afin d’aider une cause
en appartenant aux domaines différents
que possède le mot « passeur »

 

« L’amour au-delà des frontières »

Je t’aime au-delà du sang
Je t’aime au-delà de la chair
Je t’aime au-delà de la religion
Je t’aime au-delà de la profession

Je te chéris au-delà de la nationalité
Je te chéris au-delà de ta couleur de peau
Je te chéris au-delà de ta finance
Je te chéris au-delà de ta forme physique

Je t’aime car tu es
vivante, puissante et passionnante
virevoltante mais aussi cinglante

Pour moi les barrières n’existent pas
Car seul ton cœur peut
me posséder, à tout jamais



Maïlys


1.

Tranquille, il sourit, se détend. La frontière est ouverte, le passage est possible. Il se balance entre ces deux zones. Une seconde il est ici et celle d’après il est là. Il n’appartient ni à l’une, ni à l’autre. Il est bien.


2.

Une barrière, un mur, un seul bloc qui s’étend sur des kilomètres et des kilomètres. Pas de possibilité de traverser. C’est fermé, bloqué, on ne peut rien faire.


3.

Enfermé, prisonnier dans ce pays. Il tente d’escalader mais glisse. S’écorche les paumes sur les barbelés. Il tombe à la renverse, sa respiration se coupe un instant. Pas de solution, il est bloqué là, étalé de tout son long dans la poussière. Pas de solution, juste d’essayer encore.


4.

La pêche a été bonne, mais qui pourra récolter le butin ? Qui l’emportera ? A qui appartient la mer ?

Eh bien aux poissons, pardi !


5.

SVP passeports
Toi tu passes, toi tu passes, toi tu passes pas.
T’as ton passeport ?
Sans ça, c’est mort.
Tu passeras pas.
Point, c’est comme ça.


« A toi qui »

A toi qui es ici
dans une ville, dans un pays que tu ne connais pas
Toi qui as traversé des frontières
pour en arriver là
Toi qui as marché
jusqu’à faire cloquer tes pieds
jusqu’à perdre ton souffle
jusqu’à épuisement.
Tu es là maintenant
Tu es en sécurité,
mais comment te sens-tu vraiment ?
Il te faut encore apprendre
la langue, les coutumes, de nouvelles habitudes

A toi qui te sens seul
loin de tout ce que tu connais
A toi qui as tant de courage
Sois le bienvenu parmi nous.


« Nos frontières intérieures »

Je suis bloquée
pas inspirée
Frontière des mots
de la parole
Que dire ?
Ca s’envole
Pas concentrée
La page blanche m’affole
Va-t-elle le rester ?


« Passeur ou passeur »

Tout le monde s’installe
en cercle dans le noir
La discrétion est de mise
Mais ils se connaissent bien maintenant
Ils ne se voient pas mais se devinent

C’est toujours le même
qui prend la parole le premier
C’est le passeur
Tout le monde le nomme ainsi
car c’est lui qui fait passer les histoires

Plus un bruit, tous sont à l’écoute
de la suite, de la fin, d’un commencement
Le passeur sait si bien raconter
Tous sont suspendus à ses lèvres
On en oublie le temps, la fatigue, la douleur

Pendant un instant d’éternité
Il n’y a plus que sa voix
qui s’élève comme un enchantement.



Anne-Marie


                « Jeux sans frontière »


                Ce n’était plus un jeu. Les frontières s’étaient refermées. Ces photos de l’horreur en témoignent.

Le petit orphelin hurle à la mort comme un chien. Là le cercueil découvert de sa mère. Les femmes entourent la défunte et récitent la prière des morts.  Il n’y a plus rien à faire. Se soumettre ou mourir.

Au travers de la longue trouée multicolore, on aperçoit la colonne des manifestants. Elle s’étire sur plusieurs kilomètres. Les visages sont fermés, haineux et reflètent la détermination. Celle de vaincre au nom de la liberté. Les lance-pierres, armes dérisoires face a l’ennemi sont brandis de mains de maîtres. Une fumée noire obscurcit le ciel et les flammes rougeâtres entourent cette foule belliqueuse. Et quand le crépuscule tombe, ils sont encore là, tendant courageusement leurs bougies aux flammes vacillantes. Les policiers brandissent leurs boucliers dans l’espoir de les faire reculer.

Alors le peuple opprimé lève la main exprimant sa résistance et son espoir dans un rituel magique et incantatoire. Non pas le V de la victoire mais simplement trois doigts levés.

En haut d’un immeuble, une blanche colombe, symbole de paix se dresse et murmure : See you again.


Texte écrit au vu d’une exposition photographique à la médiathèque sur le dernier soulèvement en Birmanie.

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