A l'occasion du festival des Boréales, un atelier d'écriture spécial autour de l'Islande, pour notre plus grand plaisir !
Céline
Un jour en Islande…
« Je volcan ? »
Je vole maintenant.
Je vois les arborescences de la vitre se dessiner sous l’encre de la pluie.
A cet instant, elle m’écrit le prologue d’un nouveau voyage. Mon corps se tasse sous la couverture et délivre mon esprit vagabond, pour partir à l’invitation de l’imaginaire.
La matière, autour de moi, les meubles, les murs, les pierres, ma chair, mes vertèbres, deviennent presque insoupçonnables jusqu’à se dématérialiser.
Les réalités se troublent et mes yeux ignorent les conditions moléculaires comme les lois de la physique, dans lesquelles j’étais encore enferrée il y a peu.
La rigidité et la férule d’être se ruent progressivement à un état métaphysique, sans apesanteur.
L’Islande ? Mes pensées font « éruption » face aux silhouettes flammées qui prennent et cherchent forme parmi les volcans.
Je ne ressens plus les morsures du froid, je ne vis plus les frémissements de mon corps évanescent.
Je deviens aérienne, éthérée, juste une conscience qui vole, plane.
Je m’élève telles que ces volutes de fumées qui suivent la danse du feu des magmas qui s’éveillent.
Je rêve ou bien c’est l’Islande qui vient me confier ses rêves tout de flammes vêtus, et de lave limé d’or rougeoyant.
Tout autour, sa beauté s’agite de bruissements et de houles, d’ondoiements et de plissures dans un vent panoramique. L’Islande me parle de ses forêts qui tremblent devant les volcans empereurs. La terre révèle sa puissance aux milles braises qui défient celles du soleil.
La dualité se perpétue entre le sel et le ciel, avec une joute tout feu, tout flamme.
L’Islande est un silence menaçant, mais aussi cette voix céleste, celle des glaciers qui touchent l’azur en pourléchant de ses flammes l’horizon ému qui rougit.
L’Islande, ses miroirs qui se reflètent de ses lacs colorés de braises…
La vitrine aux volcans qui reste à briller toute l’année.
Terrien, on a des bleus à l’âme et cette envolée m’a mis du rouge aux lèvres et le feu au cœur.
Les glaciers veulent rendre la glace avec la Terre en colère. Le ciel rubescent n’a qu’une couleur pour y répondre ;
Il y a splendeur et aiguilles sous roche.
L’Islande, de sa nature si volcanique, se « lave », de tout soupçon. Des laves bien courroucées, qui reprennent vite le flambeau.
Mes yeux frôlent l’embrasement des paysages, sans se brûler. Ces derniers bavent sur tout et tout le temps… le temps des tisons.
Commence alors ce voyage chaleureux où chaque étape est mêlée de ris et lumières.
Maïlys
C’est la première fois qu’elle remettait les pieds en
Islande depuis son enfance. La sortie de l’aéroport créa en elle un magma
d’émotions, qui la réchauffa face au froid mordant. Elle était de retour, après
des années à rêver de sa maison.
Dans l’avion déjà, elle avait collé son nez au hublot pour
voir les paysages bluffants défiler. Les coulées de lave qui couvraient la
terre d’une épaisse couverture noire, les plaines vertes qui les succédaient,
les glaciers blancs au-dessus, bleu électrique en dedans. Un pays aux milles
couleurs, à l’image des maisons qui embellissaient les rues de Reykjavik.
Elle était de nouveau chez elle. Elle retrouvait les odeurs,
les chemins, les chants d’oiseau de son enfance. La route qu’elle avait prise,
quinze ans plus tôt avec ses parents, pour quitter ce pays qu’elle aimait tant.
Elle la reprenait enfin dans l’autre sens.
Elle arriva devant la maison. Sa maison. Sa maison bleu
glacier
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