C'est sur les quais du port de Honfleur que j'ai appris la nouvelle : Fanny Ferré est de retour !
Jusqu'au 21 juin, la galerie Danielle Bourdette-Gorzkowski, en bordure du Vieux Bassin, offre son cadre exceptionnel pour la mise en scène des sculptures en terre et en bronze - dès l'entrée, une Fille accroupie aux corbeaux nous accueille- de cette artiste normande née en 1963. Depuis 1997, Fanny Ferré vient tous les deux ans y présenter ses nouveaux personnages, et cette année, elle les fait accompagner des toiles de son compagnon Patrice Brien.
C'est avec gourmandise et le coeur battant que j'ai poussé la porte...
C'est beau, c'est toujours aussi beau. L'émotion est bien là, immédiate, les créations nouvelles vont de pair avec leurs aînées... puisque Fanny Ferré travaille "simplement" sur le thème récurrent de la famille et de sa vie quotidienne.
Comme les précédents nomades, ces derniers arrivés ne feront que passer même si, cette fois-ci, ils sont peu dans le mouvement, ils sont posés et se reposent, n'hésitant pas à se regrouper devant un tout jeune photographe lui aussi mis en scène.
Dans des attitudes en suspens, ces figures de terre sont éclatantes de vie avec leurs larges pieds aux doigts formidablement articulés, d'une puissance qui les ancre à la terre.
Les enfants chantent et jouent de la musique, des garçons discutent installés sur un banc avec un chien à leurs pieds, une fillette assise dans un petit fauteuil cajole son chat.
On fait le tour de ces personnages tout en ocre et des détails nous sautent aux yeux : un coup de vent dans une chevelure, le tissu blanc d'une robe à la légèreté bluffante (mais comment peut-on réaliser cela avec de la terre ?), la page d'un livre ouvert, un mégot d'argile glissé entre les doigts du père, un bâton de sucette qui dépasse de la bouche d'un jeune garçon.
C'est aussi la Liseuse au chat qui repousse l'animal hérissé de la pointe de sa bottine, c'est un Bébé endormi qu'on se retient de caresser. Après avoir croisé un regard sous une paupière ocre, on se régale de la belle simplicité d'une Fille au chignon se recoiffant avec une grâce de danseuse et on surprend la complicité d'un Père et Fille aux fruits .
D'autre part, il faut préciser que tout ce monde est de taille réelle, humaine ! Alors, des questions techniques nous effleurent : comment l'artiste fait- elle cuire ses statues, comment les fait-elles se tenir debout sans socle aucun ? Peut-être est-ce là une raison des dos cambrés et des hanches larges, généreuses, même chez ses hommes.
On ne peut ressortir de cette visite dans un autre monde qu'avec les bienfaits de son Elan vital, titre du catalogue de l'exposition. Les impressions qui m'accompagnent encore aujourd'hui me donnent une furieuse envie d'y retourner...
A ma connaissance, deux oeuvres sont visibles en permanence dans notre région : à l'espace Image et Son de la médiathèque François Mitterrand d'Argentan - les veinards ! - et dans le parc du château du Breuil- en-Auge.
Par ailleurs, il y a une foule de choses à découvrir sur le site de l'artiste
http://www.fanny-ferre.fr
Et, sur cet autre, des écrits de Michel Onfray
http://www.artsmachina.net/fannyferre/ecrits.html
Les images proposées ont été scannées avec l'aimable autorisation de :
Galerie Bourdette-Gorzkowski
http://www.galeriedaniellebourdette.com
5 quai Saint-Etienne - 14600 Honfleur
0231891913
Ouvert tous les jours sauf le mardi
(jusqu'au 21 juin 2009)
1 commentaire:
Le site de Fanny Ferré est :
www.fanny-ferre.fr
Avec tous mes remerciements.
Le gestionnaire du site
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