Aujourd'hui 7 octobre clôture des traditionnelles fêtes thérèsiennes. L'occasion de vous proposer la lecture ou la relecture d'un essai provocateur sur la sainte publié en 1937 par l'éditeur José Corti, réédité en 1975 par les défuntes éditions Le Sagittaire, en 1978 par les éditions Denoël-Gonthier et de nouveau disponible depuis 1996 aux éditions Allia.
Thérèse de Lisieux / Pierre Mabille.- Paris : Corti, [1937].- 95 p.-1 f. de pl. en front. ; 20 cm. (Bm Lx : NORM 1590)
Thérèse de Lisieux / Pierre Mabille.- Paris : Allia, 1996.- 140 p. : ill., couv. ill. ; 17 x 10 cm. (Bm Lx : 255.9)
"L’œuvre de Pierre Mabille (1904-1952), “compagnon de route” des surréalistes, se situe au carrefour de différentes disciplines : sociologie, médecine et anthropologie. Mabille se livre ici à une déconstruction du mythe qui fut sciemment organisé autour de Thérèse de Lisieux. Il met au jour les sources sociopathologiques de cette vocation particulière." [4e de couv.]
Pierre Mabille (1904-1952) fut à la fois médecin et chirurgien, anthropologue, critique d’art et théoricien surréalistes. Il tenta une approche de la totalité dans La construction de l’homme (1936), puis des civilisations dans le livre Egrégores ou la vie des civilisations (1938). Réfugié aux Antilles pendant la seconde guerre mondiale, il a étudié le vaudou à Haïti et découvert Aimé Césaire à la Martinique.
4 commentaires:
Merci d'avoir évoqué cet essai iconoclaste qui propose une analyse pertinente et dérangeante du "cas Thérèse" replacé dans son contexte socio-historique.Salutaire!
Il est bien regrétable que malgrès le temps de telles polémiques farfelues circulent..
Censeur et anonyme, c'est beaucoup!Lydius
Très "amusant" cet ouvrage: un non croyant réactionnaire et pétri des pensées de son époque qui "parle" de Thérèse Martin! Ou plutôt qui ne cesse de tenter de rabaisser avec haine et mépris cette jeune fille, sous couvert d'apporter la "vérité" au monde. Thèse principale de l'auteur: les mystiques sont des êtres "dégénérés", pétris d'illusions et remplis d'orgueil, soumis à l'Eglise toute puissante par masochisme.
Petit florilège:
- Ses parents - bourgeois "dégénérés et étriqués", seraient atteints par la syphilis (p24). Et il ne s'agit pas pour l'auteur d'une métaphore... !!??!!!
- Thérèse serait un parasite vivant au crochet des travailleurs, bien tranquille dans son carmel... On voit bien que feu Monsieur Mabille ne sait pas que les moniales travaillent durs pour leur subsistance!
- Sainte Thérèse serait schizophrène à tendance autistique... Hum! Bien que médecin, il paraît évident que l'auteur n'ait jamais rencontré de personnes schizophrènes et autistes!! Les comparses de Thérèse la décrive comme ouverte, attentive à tous et pleine d'humour (ce que l'auteur oublie de préciser bizarrement)... bref, une jeune fille très équilibrée.
- l'auteur se plaît à répéter que Thérèse est sans intelligence, "débile"... Il aurait pu s'intéresser un minimum à ses lectures.
Bref, ceci n'est qu'un bref aperçu d'une longue liste d'assertions toutes plus hallucinantes et sans fondement les unes que les autres.
Si vous cherchiez à lire un ouvrage documenté et avec une thèse originale et argumentée: passez votre chemin!
Par contre cet ouvrage est vraiment à lire pour illustrer la mauvaise foi et la haine que peuvent animer un esprit rejetant avec mépris et orgueil la possibilité que des personnes puissent entretenir un contact mystique avec le divin.
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